Le partage, maître mot à Noël
Pendant les fêtes de fin d’année, l’heure est au rassemblement en famille et entre amis
En cette fin d’année, il y a bien sûr le réveillon de Noël et sa dinde au coin du sapin en ligne de mire. Mais, avant de déballer les cadeaux en famille, le mois de décembre est surtout un marathon de repas entre amis et de pots entre collègues. Alors, chaque année, l’approche des fêtes est un prétexte au rassemblement avec son entourage et pour mieux renouer avec ses proches.
« Décembre est le temps des retrouvailles et ça commence dès l’Avent », constate Nadine Cretin, historienne des fêtes et spécialiste en anthropologie religieuse. « C’est un temps très différent des autres fêtes de l’année, comme les anniversaires ou les mariages. On entend les même chants, on reproduit les mêmes traditions. » « Le désir de se rassembler est très fort. Il y a plus de cohésion que le reste de l’année », note Anne Muxel, auteure d’Individu et mémoire familiale. Au travail ou dans les associations, cela peut prendre la forme d’un arbre de Noël, avec des animations et des cadeaux pour les enfants.
Cadeau surprise
Les « Secret Santa », une tradition qui veut que l’on tire une personne au sort pour lui faire un cadeau, se multiplient dans les cercles d’amis. « Le cadeau ne disparaîtra jamais, même s’il est futile », poursuit l’historienne Nadine Cretin. « Avec les familles recomposées, nous sommes habitués à avoir des Noëls multiples. Pas juste une seule fête », explique Anne Muxel.
La sociologue estime que ces petits événements endossent un rôle réparateur dans nos vies. « On essaye de combler un vide avec ses collègues ou encore ses amis. Ainsi, on espère retrouver une cohésion qu’on a perdu dans la sphère publique ou dans la société contemporaine. On cherche une forme d’assurance affective ailleurs. » Ce qui explique aussi le rôle important que jouent les repas à cette période de l’année. Goûters au chocolat, apéritifs fréquents et fondues viennent se loger dans nos agendas. « Tout le monde fait partager ses spécialités locales. Ce besoin de réconfort est d’autant plus important qu’il fait sombre et froid à l’extérieur. Même si on mange trop », complète Nadine Cretin. Peu importe où et quand, il faut simplement que les retrouvailles comportent de la nourriture et l’envie d’être ensemble.