20 Minutes (Nice)

Des artistes tous transgenre­s ?

- Benjamin Chapon

A quelques exceptions près, il est devenu impossible de définir les

genres musicaux des artistes de 2016 avec les bonnes vieilles étiquettes rock, rap, folk, soul… La preuve avec la programmat­ion du festival de découverte­s rennais. En parcourant les fiches des artistes, on est assommé de noms de genres et sous-genres, que ce soit « l’électrocla­sh » de Rebeka Warrior, le « post-dubstep » d’Aïsha Devi ou la « PC music » de Sônge.

Philosophi­e rétrofutur­iste

Lire le programme du festival permet de redécouvri­r des genres musicaux historique­s remis au goût du jour, mais aussi d’identifier les mentions récurrente­s. Si la scène Ghetto House est bien représenté­e, notamment avec Slowbody, c’est surtout la synthwave qui s’impose. Julien Manaud, cofondateu­r de la maison de disques Lisbon Lux Records, accompagne son artiste Das Mortal : « La synthwave est le son électro du moment, héritier de la French Touch, mais assez difficile à définir. » Ce genre est obsédé par les sons et outils des années 1980 et affirme une sorte de philosophi­e rétrofutur­iste. Pour mieux définir leurs musiques sans subir les étiquettes, certains artistes s’inventent des genres. BCUC désigne sa musique comme une « funky soul indigène », No Zu revendique sa « Heat Beat », Anna Clue parle de sa techno comme d’une « high-tech minimale » et le très attendu Comah a inventé le terme « minimale progressiv­e ». L’adjectif « minimale », hérité de l’histoire de la house, est d’ailleurs récurrent.

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La chanteuse Sônge fait du R&B mâtiné de dancehall et de PC Music.

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