Des artistes tous transgenres ?
A quelques exceptions près, il est devenu impossible de définir les
genres musicaux des artistes de 2016 avec les bonnes vieilles étiquettes rock, rap, folk, soul… La preuve avec la programmation du festival de découvertes rennais. En parcourant les fiches des artistes, on est assommé de noms de genres et sous-genres, que ce soit « l’électroclash » de Rebeka Warrior, le « post-dubstep » d’Aïsha Devi ou la « PC music » de Sônge.
Philosophie rétrofuturiste
Lire le programme du festival permet de redécouvrir des genres musicaux historiques remis au goût du jour, mais aussi d’identifier les mentions récurrentes. Si la scène Ghetto House est bien représentée, notamment avec Slowbody, c’est surtout la synthwave qui s’impose. Julien Manaud, cofondateur de la maison de disques Lisbon Lux Records, accompagne son artiste Das Mortal : « La synthwave est le son électro du moment, héritier de la French Touch, mais assez difficile à définir. » Ce genre est obsédé par les sons et outils des années 1980 et affirme une sorte de philosophie rétrofuturiste. Pour mieux définir leurs musiques sans subir les étiquettes, certains artistes s’inventent des genres. BCUC désigne sa musique comme une « funky soul indigène », No Zu revendique sa « Heat Beat », Anna Clue parle de sa techno comme d’une « high-tech minimale » et le très attendu Comah a inventé le terme « minimale progressive ». L’adjectif « minimale », hérité de l’histoire de la house, est d’ailleurs récurrent.