Manuel Valls est candidat à la primaire de la gauche avant de quitter Matignon
Le Premier ministre s’est déclaré candidat. Il doit démissionner ce mardi
«C’est lui qui a signé les papiers de mon mariage. » Lui, c’est Manuel Valls, l’ancien maire d’Evry (Essonne) qui a marié cette mère de famille, tout sourire dans une salle des mariages bondée de journalistes et de caméras. C’est dans cette ville de la banlieue parisienne qu’il a dirigée pendant onze ans (de 2001 à 2012) que Manuel Valls a choisi de troquer, lundi soir, son costume de Premier ministre pour celui de candidat à la présidentielle, quatre petits jours après le renoncement de François Hollande à briguer un second mandat. Un délai nécessaire pour ne pas passer pour le Brutus du président de la République – à qui Manuel Valls a fait part de « la chaleur » de ses sentiments – mais, peut-être, un peu court ?
Un slogan trouvé la veille, une équipe de campagne loin d’être totalement constituée.
Le slogan, « faire gagner ce qui nous rassemble », a été trouvé la veille et l’équipe de campagne est loin d’être totalement constituée. Cela n’a pas empêché Manuel Valls d’annoncer sa candidature et sa démission, dès ce mardi, du gouvernement, au cours d’un discours ancré à gauche et parfois teinté de lyrisme. Que n’a pas manqué d’applaudir le public métissé qui suivait l’allocution retransmise sur deux écrans dans la mairie. Manuel Valls, parfois jugé clivant au sein même de son camp, a prôné lundi soir le « rassemblement » et l’« unité » de la gauche. Pourra-t-il faire oublier qu’il a souvent distingué « deux gauches irréconciliables » ? Le sénateur-maire d’Alfortville, Luc Carvounas rappelle, qu’« il a dirigé Evry avec les communistes et les écologistes ». « Il va rassembler sa famille, il va rassembler le PS, largement », affirme, confiant, son soutien, qui a fait le déplacement. Pour réunir sa famille, le futur ex-Premier ministre de 54 ans s’est posé comme le défenseur du « modèle social français » et a directement ciblé le programme de François Fillon. Après cette annonce attendue, Manuel Valls a rapidement quitté les lieux pour regagner son domicile parisien. Il n’y a pas de temps à perdre, le premier tour de la primaire de la gauche a lieu le 22 janvier. Et son premier meeting est prévu dans moins de 48 heures, dans le Doubs. De quoi donner le tempo de sa campagne.