20 Minutes (Nice)

Jugés pour escroqueri­es post-attentat

Les fausses victimes ont été condamnées à de la prison ferme

- Fabien Binacchi

Elle avait déjà avoué en garde à vue. Lui a fini par reconnaîtr­e les faits, « ignobles » selon le procureur, devant le tribunal correction­nel de Grasse. Un couple de Cannois a été condamné, jeudi, pour avoir escroqué le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme (FGTI). Ils avaient obtenu, chacun, 30000 € après avoir prétendu se trouver au Stade de France le soir des attentats du 13 novembre 2015, alors qu’ils n’y étaient pas. « Ils sont des charognard­s de l’aide publique, des prédateurs qui profitent de la misère des autres », a déclaré le procureur de la République de Grasse. En état de récidive légale, Alexandre D., 36 ans, a été condamné de six ans de prison ferme. Sa compagne, Isabelle V., 29 ans, a de son côté été condamnée à trois ans.

Arnaque à 60 000 €

L’affaire pourrait ne pas s’arrêter là. La justice enquête aussi sur une demande d’indemnisat­ion du couple reçue après l’attaque du 14 juillet, sur la promenade des Anglais. C’est d’ailleurs cette seconde requête qui avait poussé le FGTI a alerté les services de police. Des analyses sur les téléphones du couple avaient confirmé leur présence à Antibes le 13 novembre 2015. Devant le président du tribunal, Alexandre Julien, ils ont expliqué avoir trouvé ce subterfuge pour rembourser des dettes, « après des menaces de mort » de leurs créanciers. Les 60 000 € obtenus « ont également servi à faire plaisir à [leurs] deux enfants et à acheter des véhicules pour la société » de son conjoint, a détaillé la femme. Le couple a également été condamné à rembourser les sommes extorquées. Me Roland Rodriguez, l’avocat du FGTI, qui s’était porté partie civile dans cette affaire, a estimé que « ces peines exemplaire­s étaient de nature à dissuader » d’autres fausses victimes des attentats.

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Pour le procureur, ces « prédateurs profitent de la misère des autres ».

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