Jugés pour escroqueries post-attentat
Les fausses victimes ont été condamnées à de la prison ferme
Elle avait déjà avoué en garde à vue. Lui a fini par reconnaître les faits, « ignobles » selon le procureur, devant le tribunal correctionnel de Grasse. Un couple de Cannois a été condamné, jeudi, pour avoir escroqué le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme (FGTI). Ils avaient obtenu, chacun, 30000 € après avoir prétendu se trouver au Stade de France le soir des attentats du 13 novembre 2015, alors qu’ils n’y étaient pas. « Ils sont des charognards de l’aide publique, des prédateurs qui profitent de la misère des autres », a déclaré le procureur de la République de Grasse. En état de récidive légale, Alexandre D., 36 ans, a été condamné de six ans de prison ferme. Sa compagne, Isabelle V., 29 ans, a de son côté été condamnée à trois ans.
Arnaque à 60 000 €
L’affaire pourrait ne pas s’arrêter là. La justice enquête aussi sur une demande d’indemnisation du couple reçue après l’attaque du 14 juillet, sur la promenade des Anglais. C’est d’ailleurs cette seconde requête qui avait poussé le FGTI a alerté les services de police. Des analyses sur les téléphones du couple avaient confirmé leur présence à Antibes le 13 novembre 2015. Devant le président du tribunal, Alexandre Julien, ils ont expliqué avoir trouvé ce subterfuge pour rembourser des dettes, « après des menaces de mort » de leurs créanciers. Les 60 000 € obtenus « ont également servi à faire plaisir à [leurs] deux enfants et à acheter des véhicules pour la société » de son conjoint, a détaillé la femme. Le couple a également été condamné à rembourser les sommes extorquées. Me Roland Rodriguez, l’avocat du FGTI, qui s’était porté partie civile dans cette affaire, a estimé que « ces peines exemplaires étaient de nature à dissuader » d’autres fausses victimes des attentats.