20 Minutes (Nice)

Les enfants passent leur code

Pendant la semaine « Hour of Code », 10000 élèves de 7 à 15 ans apprennent à programmer

- Annabelle Laurent

Ne jamais oublier qu’à 9 h du matin, des ados de 14 ans seront toujours plus réveillés que vous. Mais, ce mardi, au collège Georges-Méliès, dans le 19e arrondisse­ment de Paris, une heure va calmer les élèves avec une efficacité redoutable : un cours de code. Pas de Java, ni de C++, plutôt une familiaris­ation, proposée dans le cadre de la Semaine internatio­nale « Hour of Code » proposée à 100 millions d’enfants dans le monde. Organisée par l’associatio­n Code.org et lancée en France par Microsoft, la semaine s’ajoute aux autres initiative­s comme la CodeWeek, alors que le code est entré dans les programmes officiels. Sur les ordinateur­s, le jeu « Minecraft » (racheté par Microsoft) les attend. A gauche de l’écran, l’espace de jeu. Au centre, des petits blocs d’instructio­ns (« Faire tourner le personnage à droite », « détruire le mur »), à empiler pour réaliser un programme. La marche à suivre leur est expliquée par les animateurs de l’associatio­n de soutien de scolaire ZUPdeCO. Motivés ? Un « ouais, je suis chaud! » retentit. « Pour créer les applis dont vous vous servez tous les jours, des gens ont donné des instructio­ns à des ordinateur­s, explique Béatrice Matlega de Microsoft. Quand on sait comment ils fonctionne­nt, on les maîtrise mieux. »

Fracture numérique

Une élève, qui avance très vite parmi les 14 étapes du jeu, confesse : « J’ai déjà “Scratch” [un logiciel libre d’initiation au code] à la maison. » Ahmad enchaîne lui aussi les niveaux. « J’en fais un peu chez moi. Je programme des logiciels pour spammer. » « Il sait même pas se faire une omelette et il fait genre », charrient ses potes. « Vous avez trouvé ça compliqué? » interroge l’animatrice, qui souhaite démystifie­r la programmat­ion, perçue comme complexe. Elle ajoute : « Est-ce que développeu­r, c’est un métier que pour les garçons? » Un « Non » résonne, mais les chiffres bougent à peine : seulement 33 % de femmes dans le secteur du numérique. « Les garçons geeks, c’est des clichés, commente Ahmad. Sur “League of Legends” ou “Call of Duty”, la moitié des gens avec qui je joue, c’est des filles. »

Dans ce collège, les résultats au brevet y sont en deçà de la moyenne parisienne. « La fracture numérique est en train de se creuser, avec des jeunes bien nés qui auront une tablette et d’autres avec un ordi pour cinq », se désole Céline Corno de ZUPdeCO.

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Au collège Georges-Méliès (Paris), les élèves s’initient à la programmat­ion.

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