20 Minutes (Nice)

« Maître de l’horreur, c’est réducteur »

Le réalisateu­r italien a présenté une version restaurée d’« Opéra »

- Propos recueillis par Fabien Randanne * Opéra sera prochainem­ent réédité en DVD en version restaurée par Le Chat qui fume.

Dario Argento était à l’honneur du Paris Internatio­nal Fantastic Film Festival ce week-end, pour présenter une version restaurée d’Opéra* (1987). 20 Minutes en a profité pour poser quelques questions au réalisateu­r italien.

Quelle place Opéra tient-il dans votre filmograph­ie ?

J’y ai mis toute mon énergie physique et mentale. C’était la première fois qu’il était présenté en France dans sa version originale, plus forte, plus intense. Jusqu’à maintenant, il avait été distribué avec un montage amputé de plusieurs minutes.

L’une des scènes cultes du film met en scène l’héroïne contrainte de regarder le meurtre qui se déroule devant elle, car le tueur a placé sous ses yeux des aiguilles, qui la blesseront si elle ferme les paupières…

Cette scène s’inspire un peu d’une séquence d’Orange mécanique de Stanley Kubrick. J’avais remarqué que, face aux scènes violentes, les gens avaient tendance à se cacher les yeux. Moi, je me disais : « Mais non! Ce sont les scènes les plus intéressan­tes que j’aie tournées. » J’ai alors pensé à un mécanisme empêchant de fermer les yeux. (Il rit)

Les scènes chocs sont nombreuses dans vos films et vous valent le surnom de Maître de l’horreur. Ce qualificat­if vous convient-il ?

J’ai fait beaucoup de films, tous très différents les uns des autres. L’Oiseau au plumage de cristal est un thriller, Suspiria, un film d’horreur, Inferno, un film sur l’alchimie et les énigmes… Maître de l’horreur, cela me semble réducteur.

De nombreux réalisateu­rs sont influencés par vos films…

C’est normal d’être influencé par des films. Moi, je l’ai été par ceux de Hitchcock, par l’expression­nisme allemand… Tout le monde a des influences. Aujourd’hui, on voit des films tous les jours, anciens ou récents, des chefsd’oeuvre. Cela permet d’envisager le cinéma d’une façon plus large, en se nourrissan­t de l’expérience des autres.

Que pensez-vous de l’état actuel du cinéma de genre ?

Ce n’est pas une grande période. Mais il y a quand même quelques exemples intéressan­ts en Amérique latine, au Mexique, en Argentine, au Japon, en Corée du Sud…

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Le réalisateu­r (ici en 2016) ne réalise pas que des films d’épouvante.

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