20 Minutes (Nice)

Ce nouveau musée a du nez

Le grand musée du Parfum ouvre ce vendredi à Paris, rue du Faubourg-Saint-Honoré

- Anne Demoulin

Quel est le premier parfum connu dans l’histoire ? Comment les grands parfumeurs créent-ils ? Des questions auxquelles le grand musée du Parfum, qui ouvre ce vendredi à Paris, souhaite répondre à travers un parcours « scientifiq­ue, créatif et grand public », souligne le président du musée, Guillaume de Maussion. « Nous aurions pu créer un musée rétroviseu­r avec des collection­s de flacons, explique Guillaume de Maussion. Mais nous avons pris le parti de l’émotion. » Le musée est le fruit de deux ans de travail. Coût total de l’opération ? 7 millions d’euros. « La profession attendait ce musée et s’est fédérée autour du projet », poursuit-il. « Paris est le centre de la création du parfum. La parfumerie joue un rôle important dans l’économie française », abonde Gérard Delcour, président du Syndicat français du parfum. « Il manquait à Paris un lieu emblématiq­ue où chacun puisse aller à sa rencontre. Notre intention ? Faire aimer le parfum », résume Guillaume de Maussion. « Le premier rôle du parfum a été sacré », explique Elisabeth de Feydeau, historienn­e du parfum et fondatrice d’Arty Fragrance. Aux sources sacrées, les premiers jeux olfactifs, et de sentir le kyphi, premier parfum de l’humanité, créé sous l’Egypte antique. On suit ensuite l’essor de la parfumerie moderne française.

Les sens en action

« Le musée part du sens de l’olfaction », note Sandra Armstrong, directrice du musée. Le public est invité à découvrir toute une série d’expériment­ations olfactives et un jardin des senteurs ainsi que le fonctionne­ment de la chimie des odeurs et de l’odorat. La troisième et dernière séquence du musée est consacrée à la découverte du métier de nez. Le visiteur découvre un orgue à parfums, un meuble sur lequel est rangée une forêt de gouttes suspendues présentant 25 matières emblématiq­ues de la parfumerie. « J’ai dans ma tête un catalogue de 1500 ingrédient­s avec lesquels je peux jouer et je travaille avec 300 ou 400 matières premières », poursuit Anne Flipo, parfumeur créateur chez IFF. « Le nez travaille son solfège olfactif. Il doit sentir tous les jours. Il va ensuite imaginer des accords. Il écrit sa formule. Le travail du nez est essentiell­ement intellectu­el », développe Isabelle Ferrand, fondatrice de Cinquième Sens. Il teste et affine ensuite. Au bout du parcours, le visiteur aura découvert une collection de 70 odeurs. 73, rue du Faubourg-Saint-Honoré (8e). Du mar. au dim. de 10 h 30 à 19 h. Ven. jusqu’à 22 h.

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Le jardin des senteurs permet de découvrir le fonctionne­ment de l’odorat.

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