Dans les coulisses des Mondiaux
Siestes, jeux de cartes, politique, beuveries... vis ma vie de biathlète sur le circuit pro
Ils skient, tirent et skient encore plus s’ils ratent la cible. Jusqu’ici, tout va bien, on connaît. Mais que savonsnous de la vie des biathlètes hors des pistes? Après une grosse enquête de 20 Minutes, voilà de quoi il retourne, pour résumer : avion, hôtel, sieste, entraînement, échange avec les coéquipiers, sieste, course, resto ou discothèque, avion, etc. Du coup, il faut tuer le temps. En équipe de France depuis 2013, Quentin Fillon Maillet a l’impression de faire partie d’« une grande bande de potes en voyage. En ce moment, on parle un peu politique à l’approche des élections en France », tandis que la bande-son est assurée par le mélomane et guitariste Jean-Guillaume Beatrix. Bref, il y règne une espèce d’ambiance de colonie de vacances, mais longue de quatre mois et parfois un peu chiante. Stéphane Bouthiaux : « Ils parlent pas mal et jouent aux cartes, enfin surtout les filles. Et ils ont toujours le nez dans leur smartphone. » Pour l’entraîneur français, il est vital pour les skieurs de ne pas trop s’éparpiller et de se concentrer sur la récupération. « Visiter telle ou telle ville à plusieurs kilomètres de l’hôtel et perdre des forces va à l’encontre de ce travail », explique-t-il. Exit le tourisme et les musées, donc. « C’est le prix à payer quand on veut être biathlète pro. On ne s’en plaint pas », sourit « QFM ».
« Quelques petits excès »
La vie de monastère a tout de même ses limites. « On aime bien sortir au resto à la fin d’une étape. Après les Mondiaux, il y a quelques excès, des petites sorties en boîte de nuit. Mais ça reste occasionnel », raconte Fillon Maillet, sans en dire plus. Plus bavarde (et plus anonyme aussi), une source proche des biathlètes raconte : « Il y en a qui sont plus détendus que d’autres. Martin Fourcade, par exemple, est très strict. Quand il sort, c’est une demi-pinte de bière et une heure, pas plus. » D’autres sont plus dégourdis, à l’image de ces « Américains pas très forts qui s’envoient des canettes de bière régulièrement ». Notre source poursuit : « Il y a quelque temps, une Allemande qui allait faire sa première course le lendemain sur le circuit pro s’était pointée à une soirée à Ruhpolding (place mythique du biathlon en Allemagne). Visiblement, elle mettait “oui” à tout le monde sur Tinder. Pour une novice, ça avait été un peu mal vu. » Mais comme à Vegas, ce qui arrive à Ruhpolding, Nove Mesto ou Sotchi y reste. C’est con, on avait plein de trucs à raconter sur le « french lover » du circuit...