L’un des symboles de l’aide au migrant devant la justice
Devenu l’une des figures de l’aide aux migrants, Cédric Herrou, 37 ans, est jugé ce mercredi
Il en accueille tous les jours. Dans les cabanons, les caravanes et les tentes du jardin de sa petite maison, Cédric Herrou, poursuivi par la justice, « soigne » toujours des dizaines de personnes en situation irrégulière. Des migrants qu’il allait chercher jusqu’en Italie (jusqu’à se faire épingler) mais qui, aujourd’hui, « arrivent juste en bas de chez [lui] », à Breil-sur-Roya, explique cet agriculteur de 37 ans. Le militant devenu un symbole doit être jugé ce mercredi par le tribunal correctionnel de Nice. Une audience qu’il attend « sereinement ». « Si un procureur s’intéresse à ce que je fais, c’est tant mieux, explique-t-il. Ce procès, j’espère qu’il servira de tribune pour pointer les carences de l’Etat. »
Il encourt cinq ans de prison
Poursuivi pour avoir installé un camp de fortune dans un bâtiment de la SNCF et pour avoir transporté, depuis Vintimille, 200 migrants selon la justice, Cédric Herrou encourt plus de cinq ans de prison et plus de 30 000 € d’amende. « Mais quoi ? Il faudrait fermer les yeux et continuer à voir des gamins mourir sur l’autoroute », interroge le trentenaire, pointant « une gestion des mineurs étrangers catastrophique ». Interpellé une première fois en août 2016 avec huit Erythréens, le membre du collectif Roya citoyenne avait bénéficié d’une immunité « humanitaire ». Un classement sans suite que le parquet n’a pas renouvelé en octobre. « La réponse à un péril immédiat est différente d’une aide générique apportée à des gens considérés comme mal accueillis. Il y a une inspiration humanitaire, mais ce ne sont pas des situations particulières », selon le procureur de la République de Nice. Jean-Michel Prêtre prendra lui-même les réquisitions dans ce procès qui devrait encore rassembler de nombreux soutiens.