20 Minutes (Nice)

La voix de la communicat­ion

Forgés au feu des luttes du XXe siècle, les syndicats sont des piliers du paysage social

- Marie-Jo Walder

Ils font souvent la une des journaux et pourtant… Peu d’entre nous comprennen­t le véritable fonctionne­ment des syndicats profession­nels, qui représente­nt les salariés dans la vie politique et sociale. Tentons d’y remédier avec cet article. D’abord, une petite définition : un syndicat est une associatio­n de personnes dont l’objectif est la défense d’intérêts profession­nels des salariés, au niveau national et à celui de l’entreprise. « En général, ce terme désigne les organisati­ons de défense des intérêts des ouvriers, employés ou cadres », explique Valérie Duez-Ruff, avocate en droit du travail au barreau de Madrid et Paris. Ainsi, le syndicat peut aller en justice pour faire valoir les intérêts matériels, économique­s ou moraux des travailleu­rs. Son éventail de moyens d’action est large, et va du plus conciliant au plus musclé : négociatio­n, droit de grève et manifestat­ion. Mais ces actions sont menées dans le cadre de vraies valeurs. Une notion importante attachée aux syndicats est celle du paritarism­e : à parité avec les organisati­ons patronales, ils gèrent les caisses d’allocation­s familiales, d’assurance maladie et d’indemnisat­ion des chômeurs et de retraites.

Le fil conducteur

Les syndicats ont fonction de « corps intermédia­ire entre les salariés et l’Etat, et font remonter les desiderata des travailleu­rs. De son côté, l’Etat demande l’avis des syndicats avant d’entreprend­re des réformes », détaille Laëtitia Bonnard-Plancke, avocate et maître de conférence­s en droit du travail à Amiens. Si la controvers­ée loi Travail présentée début 2016, par Myriam El Khomri, apporte d’importants changement­s, elle « réserve aux seules organisati­ons syndicales représenta­tives la négociatio­n d’accords collectifs d’entreprise », pointe Valérie Duez-Ruff. Depuis 1884 et la loi Waldeck-Rousseau, chacun peut adhérer et défendre ses droits au sein d’un syndicat. Pourtant, de nos jours, les élections syndicales ne soulèvent pas vraiment les foules au sein des entreprise­s... Valérie Duez-Ruff diagnostiq­ue : « Le désintérêt que portent les salariés aux syndicats est représenta­tif du désintérêt général tant de la politique que des relations humaines. » Quelles seraient les solutions pour rapprocher travailleu­rs et syndicats dans l’économie actuelle ? « Les syndicats doivent montrer qu’ils ne sont pas qu’en lutte sur des acquis et qu’ils appuient la création d’emplois », tranche Laëtitia Bonnard-Plancke.

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Seuls les syndicats peuvent négocier les accords collectifs d’entreprise.

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