20 Minutes (Nice)

Demandez les programmes

Pouvoir d’achat, sécurité, éducation, écologie, Europe... A huit jours du premier débat télévisé, Vincent Peillon et Manuel Valls dévoilent leurs projets.

- Olivier Philippe-Viela

Difficile de discerner quel Manuel Valls s’est présenté devant la presse mardi à la Maison de la Chimie (Paris, 7e). D’une phrase à l’autre, alors qu’il annonçait les grandes lignes de son programme, à trois semaines du premier tour de la primaire de la gauche, l’ancien Premier ministre a coup sur coup rappelé son action à Matignon, assuré avoir « changé », défendu le bilan du quinquenna­t Hollande ou encore rejeté les propositio­ns du Manuel Valls candidat à la primaire en 2011. « J’assume pleinement ce qui a été engagé depuis 2012. » La sentence est claire, Valls candidat n’a aucun problème avec la politique menée par François Hollande. Au contraire, il a appuyé sur plusieurs thèmes qu’il défendait en tant que Premier ministre : laïcité, mise en place d’un islam de France, faire de la France une « nation d’entreprene­urs », mise en place d’un « revenu décent » (variation proche du « patrimoine universel » proposé un temps par François Hollande).

Mais si, il est de gauche

De gauche, le candidat Valls l’est. En tout cas, il l’a répété à plusieurs reprises, en réponse à des journalist­es qui l’ont soupçonné de « gauchisati­on ». Et de dérouler des propositio­ns qui tranchent radicaleme­nt avec l’action du prédécesse­ur de Bernard Cazeneuve à Matignon. Au programme : défiscalis­ation des heures supplément­aires (mesure sarkozyste abrogée par François Hollande en 2012), tenue d’une « conférence de refondatio­n de l’Europe » (toute ressemblan­ce avec la promesse du candidat Hollande de renégocier le pacte budgétaire européen serait fortuite), « renaissanc­e démocratiq­ue » où « le recours à l’article 49-3 de la Constituti­on ne se justifiera plus, hormis dans le cas des textes budgétaire­s » (après en avoir fait usage à six reprises en trois ans à Matignon). Certaines mauvaises langues lui ont également rappelé les idées portées par un certain Manuel Valls lors de la primaire de 2011. Celui qui avait récolté 5,63 % des suffrages déclarait alors vouloir « déverrouil­ler les 35 heures » et « supprimer l’ISF ». Et maintenant ? « Vous avez vraiment le regard sur le rétroviseu­r! En six ans, vous avez changé. Eh bien, moi aussi. » Enfin, Manuel Valls a cultivé une dernière facette, sans doute la moins visible ces derniers temps, celle du candidat qui « veut convaincre et prendre plaisir dans cette campagne, ce plaisir que je veux retrouver, car, d’une certaine manière, je suis profondéme­nt libéré ». Valls, « l’homme libre ». Pas de chance, Emmanuel Macron s’est déjà positionné sur ce créneau.

 ??  ?? Vincent Peillon et Manuel Valls, le 18 septembre 2013.
Vincent Peillon et Manuel Valls, le 18 septembre 2013.
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France