La fille d’une victime de l’attentat sort «Ma mère patrie»
La fille de la première victime de l’attentat de Nice sort « Ma mère patrie » ce jeudi
Elle y raconte sa « mamounette », ce soir du 14 juillet et, surtout, l’après. Dans Ma mère patrie* (l’anagramme de « ma mère partie »), Hanane Charrihi, l’une des filles de Fatima Charrihi, première victime de l’attentat de Nice, livre un vibrant plaidoyer pour « l’union ». Au-delà des amalgames. « En étant la première à tomber sous les roues du camion, ma mère, musulmane, est devenue une sorte de symbole, explique la jeune femme de 27 ans, préparatrice en pharmacie en région parisienne. L’idée de parler de ça, de dire et redire que ce terrorisme aveugle est dicté par la folie, et surtout pas au nom d’une religion, m’est venue dès le 15 juillet ».
Contre l’ignorance
Ecrit avec Eléna Brunet, journaliste à L’Obs, son témoignage « est un appel à la tolérance, contre l’ignorance qui nous désunit ». « Comme quand je vois encore aujourd’hui des commentaires qui tournent sur moi et sur ma supposée burqa [elle porte le hijab], expliquet-elle. Il y a des gens qui mélangent vraiment beaucoup de choses ». Jusqu’à l’agression pour laquelle ses parents lui ont appris à rester « stoïque ». Dans son livre, cette mère de deux enfants raconte les provocations. Comme celle de ce « beauf » croisé sur la promenade des Anglais le lendemain du drame. Son « tant mieux, ça en fait une de moins » lâché à Hanane et sa famille venus se recueillir frappe fort dans les coeurs. Comme encore ce jour d’avril 2016, lorsqu’un enfant de 5 ans s’est mis à crier « Terroristes ! » en la voyant, elle et sa soeur. « C’est la peur qui mène à cela, souffle-t-elle. C’est ce que ces terroristes cherchent à provoquer. Mais je suis optimiste. J’ai de l’espoir. » *Éditions de la Martinière (120 p., 12,90 €)