Plaintes classées sans suite
Le parquet décide de ne poursuivre ni l’Etat ni la ville
Pour lui, il n’y a pas eu d’« infraction pénale » concernant le dispositif de sécurité qui encadrait les festivités du 14 juillet sur la promenade des Anglais. Le procureur de la République de Nice a annoncé jeudi le « classement sans suite » des 23 plaintes déposées par des proches de victimes de l’attentat contre l’Etat et la mairie. L’enquête préliminaire pour mise en danger de la vie d’autrui n’a permis de retenir « aucun fait de nature à engager une quelconque responsabilité pénale à l’encontre de quiconque », a déclaré Jean-Michel Prêtre. « Et ce qui s’est passé le 14 juillet, c’est le fait du terroriste et de personne d’autre », a-t-il dit.
« Tous les postes tenus »
Selon le représentant du parquet, « les postes de sécurité étaient tenus selon ce qui avait été convenu par le protocole liant la mairie et l’Etat ». « Il n’y a eu aucun trou » dans le dispositif de sécurité, a-t-il aussi indiqué, rappelant qu’un rapport de l’IGPN commandé par le ministère de l’Intérieur avait tiré les mêmes conclusions. Pendant l’été, la polémique avait enflé, la mairie de Nice et l’Etat se renvoyant la balle notamment sur le positionnement des agents de police, nationale et municipale, le long de la promenade des Anglais, où était tiré le traditionnel feu d’artifice du 14 juillet. Ce soir-là, plus de 30 000 personnes étaient massées sur l’artère lorsque Mohamed Lahouaiej Bouhlel a foncé dans la foule au volant d’un camion de 19 t, faisant 86 morts. Parmi les plaintes adressées au procureur, l’avocat des parents d’un enfant qui figurait parmi les victimes, Me Yassine Bouzrou, visait en particulier « le défaut de mise en place de contrôles de la circulation des poids lourds ». Comment le Tunisien de 31 ans a-t-il pu circuler librement en ville avec ce camion, sans éveiller les soupçons du service municipal de vidéosurveillance ? « Car le fait qu’il y ait un camion qui roule dans la ville de Nice ne heurte pas la loi », a répondu le procureur. « Il n’y a pas à Nice, comme dans n’importe quelle commune de France, de texte qui peut être pris par le maire et qui interdise totalement, absolument et pour une période indéfinie la circulation d’un type de véhicule donnée », a-t-il aussi détaillé.