Et si les TER étaient repris en régie régionale?
La collectivité indique travailler sur cette éventualité
Coup de tonnerre le 5 octobre dernier. Las d’un « service de mauvaise qualité », Christian Estrosi annonçait la fin des négociations avec la SNCF pour l’exploitation du TER. Le président de la région Paca avait une idée derrière la tête : l’ouverture à la concurrence que la collectivité voudrait expérimenter dès 2019. « Avec un opérateur privé français ou étranger ou en faisant appel à une régie [gérée par la collectivité] », explique Philippe Tabarot, vice-président de la région en charge des transports. Cette dernière piste fait d’ailleurs l’objet d’une étude approfondie dans les bureaux de l’institution.
Déjà une régie sur rails
« Pour les chemins de fer de Provence [en régie depuis 2007], ça marche en tout cas plutôt bien. Nous en sommes à 92 % de taux de régularité, contre 75 % pour le TER, avance l’élu. Ce n’est bien sûr pas comparable, les infrastructures n’étant pas les mêmes. Mais, pour ce qui est du climat social, les chiffres sont éloquents. On est à huit jours de grève pour la régie et à près de 90 du côté de la SNCF. » Puis la région a fait ses comptes. Le prix au kilomètre coûterait « plus cher, très significativement », sur les lignes TER, assure Philippe Tabarot, qui déplore « une certaine opacité sur les comptes » présentés par l’entreprise ferroviaire. Face à ces attaques, la SNCF a choisi de faire le dos rond. La direction régionale précise qu’elle « travaille toujours de manière opérationnelle avec la région pour assurer le service » et assure « concentrer ses efforts à la mise en place de Cap TER 2020 ». Ce plan national « vise à redynamiser l’activité en collaboration avec les régions » et à « baisser les coûts ». Pour espérer garder les commandes du service TER ? La région se prépare de son côté à d’autres éventualités. Elle a lancé des procédures pour s’assurer que les rames étaient sa propriété. Et vient aussi de lancer le projet d’un centre de maintenance autofinancé à Nice.