20 Minutes (Nice)

Comme un militant socialiste dans une ville de droite

A Nice, les militants socialiste­s continuent de tracter

- Fabien BInacchi

Des visages fermés, des haussement­s d’épaules, des sourires narquois même parfois. Ces réactions, les militants socialiste­s qui tractaient avant le meeting de Benoît Hamon (ce mercredi soir au palais Acropolis) en ont essuyé quelques-unes mardi après-midi, sur la place Masséna. « Quand je suis arrivé de Paris, il y a trois ans, ça m’a fait un choc, c’est sûr. Ici, on a clairement l’impression d’être sur une terre étrangère à la gauche. Mais pas question de baisser les bras. Si je n’y croyais pas, je serais plutôt en train de traiter mes dossiers au lieu de le faire à minuit », lâchait sur place Okba Bellabas, un avocat de 37 ans.

« Obligés de se nier »

« On doit faire avec. La ville est aux mains de la droite depuis longtemps. C’est un fait historique. On n’y peut rien », relativise Jean-Philippe Giraudo, un militant de 41 ans « remotivé » après les primaires « et la victoire de Benoit Hamon ». « Ce qui nous gêne par contre, c’est le marquage de plus en plus fort vers le FN », expliquet-il. Un second tour trop à droite, c’est justement ce que redoute Clara, la trentaine. « Aux régionales, j’ai voté Estrosi pour faire barrage à Marion Maréchal-Le Pen [dans le départemen­t, l’actuel président de la région Paca n’avait devancé la candidate frontiste que de 33 voix au premier tour]. Ici, à Nice, quand on est de gauche, on doit souvent se nier au nom du front républicai­n. Et c’est devenu insupporta­ble. Pour moi, d’ailleurs c’est fini. Si Hamon ne passe pas au second tour, je n’irai pas voter ».

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Sur la place Masséna, mardi.

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