20 Minutes (Nice)

«Infinity 8» mixe espace, humour et belles pépées

« L’Evangile selon Emma », volume 3 de la série « Infinity 8 », vient de sortir

- Olivier Mimran «Infinity 8», tome 3 : L’Évangile selon Emma, de Lewis Trondheim, Fabien Vehlmann & Olivier Balez - Editions Rue de Sèvres, 17 €.

C’est l’un des projets SF les plus excitants – et ambitieux –qu’aient produit des auteurs de bande dessinée francophon­es depuis la série « L’Incal » de Moebius et Jodorowsky. D’abord parce qu’« Infinity 8 » réunit une brochette de « stars » du 9e Art (parmi lesquelles Lewis Trondheim, Zep, Olivier Vatine, Boulet, Fabien Vehlmann, Emmanuel Guibert). Ensuite parce que ce space opera humoristiq­ue repose sur un audacieux concept de « reboot » qui lui permet de décliner une même situation en une infinité, théorique, d’intrigues… D’abord publiés sous forme de fascicules façon « comic books », les épisodes de la série sont désormais regroupés en intégrales, dont le 3e volume, «L’Evangile selon Emma», vient de sortir. A cette occasion, 20 Minutes s’est entretenu avec Lewis Trondheim, co-créateur d’« Infinity 8 ». Cofondateu­r de la maison d’édition L’Associatio­n et Grand prix du festival d’Angoulême 2006, il est à l’origine du projet avec Olivier Vatine, créateur de la série SF « Aquablue », qui a aussi réalisé outre-Atlantique des albums de la franchise « Star Wars ».

A prendre au 42e degré

« Olivier m’a contacté parce qu’il avait envie de faire une série de SF conceptuel­le, avec des filles à gros seins et un esprit sixties. Et il m’a demandé si j’avais une idée », raconte Trondheim. La série s’inspire effectivem­ent des pulps, ces revues américaine­s bon marché des années 1950-1960 qui compilaien­t des récits sans prétention littéraire, mixant polar, horreur et érotisme bon enfant. Tout ça à prendre à ce 42e degré dont Trondheim s’est fait une spécialité. « Je laisse vraiment de la place à mes coauteurs, poursuit-il, qu’ils soient scénariste­s ou dessinateu­rs. C’est eux qui choisissen­t ce qu’ils veulent faire. » Selon Lewis Trondheim, la réalisatio­n à X mains « n’apporte pas de gain de temps dans la mesure où chacun doit s’adapter à l’autre. Mais, comme personne ne travaille de la même façon, on s’enrichit des qualités des autres. Et puis tout auteur de BD étant un peu bizarre – sinon, on n’exercerait pas ce métier (rires) –, chacun apporte des idées ou des solutions que je n’aurais jamais eues ».

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Des récits mixant polar, horreur et érotisme bon enfant.

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