Adopte un vote
La Boussole, mise au point par le Cevipof et « 20 Minutes », vous aide à choisir entre les candidats.
Où vous situez-vous à moins d’un mois du premier tour de la présidentielle ? Pour vous aider à vous y retrouver, le Centre de recherches politiques de Sciences Po (Cevipof) a mis au point, en partenariat avec 20 Minutes, sa Boussole présidentielle. Comment ça marche ? Les programmes des onze candidats ont été répartis dans le paysage politique par les chercheurs en fonction de deux axes : conservateur/progressiste d’un côté, partisan d’une intervention étatique dans l’économie/libéral de l’autre. Point notable, comme en 2012, il n’y a que deux candidats économiquement à droite, François Fillon et Emmanuel Macron. Il y a cinq ans, leurs équivalents s’appelaient Nicolas Sarkozy et François Bayrou. Mais les deux prétendants libéraux à l’Elysée vont plus loin que leurs prédécesseurs : « Macron est un peu plus à droite économiquement et un peu plus progressiste que Bayrou, Fillon est un peu plus à droite économiquement que Sarkozy », note Thomas Vitiello, chercheur au Cevipof. Toujours sur le plan économique, si la droite se « droitise », le phénomène est symétrique : les keynésianistes sont plus à gauche qu’en 2012, y compris Marine Le Pen, par sa volonté de protectionnisme économique. Seul Nicolas Dupont-Aignan fait figure de contreexemple en se recentrant légèrement sur l’axe des choix économiques. « Lorsqu’on superpose les deux espaces 2012 et 2017, on observe un éclatement des positionnements politiques », souligne Thomas Vitiello. En somme, le clivage gauche-droite est net sur ces questions, alors que deux candidats, Marine Le Pen et Emmanuel Macron, souhaitent s’en affranchir. En revanche, il y a eu sur les problématiques culturelles peu d’évolution en cinq ans. Benoît Hamon est un peu plus progressiste que François Hollande sur l’écologie et les questions de société, l’actuel président ayant pourtant fait une campagne très à gauche en 2012. Emmanuel Macron est plus libéral culturellement que son « équivalent » de 2012, François Bayrou, et François Fillon se place sur ce plan au même niveau que le Nicolas Sarkozy candidat à un second mandat.
Surprenant Mélenchon
Le principal changement vient de… Jean-Luc Mélenchon. « Il est moins progressiste que par le passé, précise Thomas Vitiello. Il est plus critique visà-vis de l’Europe, en faveur d’un service civique obligatoire et moins favorable à une politique d’accueil des immigrés. » Hormis le cas du leader de La France insoumise, le paysage politique n’a pas radicalement changé. Mais les positions se sont affirmées.