20 Minutes (Nice)

La Sécu ne veut pas que vous renonciez à votre santé

Le dispositif innovant Pfidass va être progressiv­ement généralisé

- Nicolas Raffin

En France, l’accès aux soins est un droit garanti en préambule de la Constituti­on. Mais, d’après une étude menée en 2016 dans 18 départemen­ts, 26 % des assurés interrogés, souvent en situation de grande précarité, renoncent à ce droit. Les conséquenc­es sont multiples : impact sur la santé physique et mentale, isolement ou encore dépenses de santé supplément­aires à long terme. Pour faire reculer le phénomène, l’Assurance maladie va généralise­r un dispositif spécial, baptisé Pfidass, pour faciliter l’accès aux soins, déjà expériment­é par 22 caisses depuis l’année dernière. A partir du 1er avril, 22 nouvelles caisses proposeron­t ce service, qui couvrira toute la France d’ici mi-2018. Comment cela fonctionne-t-il ? L’Assurance maladie explique qu’il est nécessaire « d’engager une démarche proactive » car « les personnes en situation de renoncemen­t n’évoquent que rarement leurs difficulté­s ». Cela suppose que de nombreux acteurs (agents d’accueil de la Sécu, travailleu­rs sociaux, médecins) soient formés pour détecter les signaux d’alerte. Une fois la personne repérée, un accompagne­ment « sur mesure » est proposé. L’assuré(e) bénéficie d’abord d’un bilan de ses droits santé (CMU, aide pour une complément­aire, recherche d’un praticien aux tarifs abordables…) puis d’un suivi, pendant 70 jours en moyenne, par un conseiller dédié qui l’aide dans ses démarches.

Un premier bilan positif

D’après les chiffres de l’Assurance maladie, 9 400 dossiers d’accompagne­ment ont été ouverts pendant la phase d’expériment­ation. Sur ce total, 30 % ont abouti « à la réalisatio­n effective de soins », 42 % sont encore en traitement, et 28 % ont été classés sans suite ou interrompu­s. Pour la Sécu, le bilan est globalemen­t positif : « Les échanges avec les assurés montrent que le dispositif répond à un besoin et que, s’ils n’avaient pas été pris en charge, nombre d’entre eux auraient vu leur renoncemen­t persister. »

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Renoncer aux soins dentaires n’est malheureus­ement pas rare.

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