Ils se cacheraient pour voter Fillon
L’entourage du candidat de la droite estime qu’il est sous-évalué dans les sondages
Ces derniers temps, les sondages s’enchaînent et se ressemblent, positionnant Marine Le Pen et Emmanuel Macron au coude-à-coude, quand François Fillon arrive en troisième position. Le candidat de la droite pourrait-il être sous-estimé ? Interrogés par 20 Minutes, les instituts de conseil et de sondage BVA Opinion, Ifop, OpinionWay et PollingVox répondent en choeur : non, François Fillon n’est pas sous-coté. Il est crédité de 16 à 20 % des intentions de votes. Toutefois, l’incertitude des électeurs rend le scrutin d’avril très incertain. « Il y a une difficulté à mesurer le score de François Fillon compte tenu du climat des affaires qui brouillent cette campagne », confie Erwan Lestrohan, directeur d’études à BVA Opinion. Parmi les soutiens de François Fillon, on espère qu’un « vote caché » des sondés minorerait les intentions affichées via les enquêtes. Certains sondeurs ne rejettent d’ailleurs pas cette hypothèse. Président de la société d’études et de conseil PollingVox, Jérôme Sainte-Marie juge « possible qu’il y ait un vote Fillon “honteux”, sur le modèle de ce qui s’est passé à la présidentielle de 2012 avec Nicolas Sarkozy. Des sondés ont tu leur choix, mais ont voté pour lui. » Pour Bruno Jeanbart, directeur général adjoint de OpinionWay, « le second tour n’est pas joué entre Macron et Fillon » pour deux raisons : « La moitié des sondés préférant aujourd’hui Emmanuel Macron ne sont pas sûrs de leur choix. Et les candidatures du centre peuvent être parfois surestimées dans les enquêtes. » Fillon peut-il espérer une qualification au second tour de la présidentielle ? « Il peut agréger à son socle solide quelques points venant des abstentionnistes, mais aussi de ceux d’électeurs de droite passés chez Emmanuel Macron », évalue Jérôme Sainte-Marie. La présidentielle reste, à un mois du premier tour, très ouverte. D’autant que « les sondages sont des acteurs qui interfèrent dans le débat car une partie des électeurs vote contre les évaluations données par ces sondages », souligne le sénateur socialisre Jean-Pierre Sueur. Et de conclure : « Le seul sondage intéressant, c’est l’élection. »