Un chercheur tire le meilleur du venin d’araignée
Un chercheur azuréen a créé un extracteur pour récupérer des molécules antidouleur
Les serpents et les scorpions viennent déjà la rescousse de nos maux. Mais la vertu antidouleur du venin ne leur est pas réservée. Ceux des araignées aussi peuvent avoir des propriétés proches de la morphine. C’est en tout cas la théorie du laboratoire de l’Institut de pharmacologie moléculaire et cellulaire (IPMC), situé à Sophia Antipolis. Frustré de ne pas pouvoir faire ses recherches sur toutes sortes d’arachnides, l’un des chercheurs, Thomas Besson, a développé un extracteur de venin pour les animaux petit format.
A construire soi-même
« En France, tous les animaux ne sont présents. Il faut donc acheter les venins, déplore-t-il. Mais les fournisseurs ont une liste réduite car ils s’intéressent uniquement aux espèces dangereuses. » Or le chercheur azuréen de 28 ans est persuadé que des propriétés antidouleur se cachent dans des espèces présentes « chez nous, comme les araignées, les méduses ou encore certaines punaises ». Thomas Besson invente alors un extracteur de venin. « Il envoie des petits chocs électriques à l’animal pour contracter les glandes à venin et le forcer à sortir », détaille-t-il. Ainsi le laboratoire, qui a déjà découvert le venin du mamba (lire encadré), a-t-il caractérisé celui de l’araignée Zoropsis spinimana, très fréquente dans les jardins. « Malheureusement, la molécule ne nous intéressait pas, dit-il. C’est un peu la pêche à la ligne. Il faut tester des centaines de venins pour en trouver un. » Et pour mettre toutes les chances de trouver des remèdes antidouleur de son côté, Thomas Besson a déposé les plans de son extracteur sur Internet « pour que tout le monde puisse créer l’appareil soimême pour 150 € ».