20 Minutes (Nice)

Fausses victimes au carré

Ils ont tenté d’escroquer à deux reprises le fonds post-attentats

- Fabien Binacchi

Leur comporteme­nt, « inexcusabl­e » selon la procureure, leur a valu une nouvelle lourde peine. Fausses victimes des attentats de Paris, déjà condamnés à trois et six ans de prison, Vera Vasic et Sasa Damjanovic, deux Cannois de 29 et 36 ans, ont à nouveau écopé mercredi d’emprisonne­ment ferme pour avoir tenté de renouveler leur plan après l’attaque de Nice. Quatre ans pour elle et encore six pour lui. Le tribunal correction­nel de Grasse les a aussi condamnés à verser 1 € de dommages et intérêts au Fonds de garantie des victimes d’actes de terrorisme (FGTI), qu’ils ont essayé une nouvelle fois d’escroquer.

Directemen­t à l’hôpital

Le soir de l’attentat de la promenade des Anglais, le couple avait déjà perçu 60000€ du FTGI, à qui ils avaient réussi à faire croire qu’ils se trouvaient au stade de France le 13 novembre 2015. Mais ils en voulaient vraisembla­blement plus. « Le 14 juillet 2016, alors que vous êtes avec trois autres personnes à Cannes, vous êtes informés de ce qu’il est en train de se passer à Nice. Et vous décidez de sauter dans vos voitures pour vous rendre à l’hôpital Pasteur. Pour raconter que vous avez été blessé dans le mouvement de foule, dans le but d’obtenir une nouvelle indemnisat­ion », relate le président du tribunal Marc Joando. Leur deuxième demande auprès du FGTI apparaît rapidement bizzare et déclenche une enquête. Leurs téléphones, localisés à Cannes au moment des deux attentats, finissent par les trahir. Les parents de deux jeunes enfants, qui vivaient en grande partie de prestation­s sociales, ont tenté d’expliquer qu’ils avaient imaginé cette escroqueri­e pour payer des emprunts qu’ils auraient contractés, et pour lesquels ils auraient même reçu des menaces de mort. Dont le tribunal ne « trouve pas trace ». « Ils n’ont jamais déposé plainte », selon le président. « La peur domine parfois la raison », rétorque l’avocat de la défense. « La vérité, c’est que cet argent n’a servi qu’à vos propres intérêts », a jugé la procureure Valérie Tallone, qui a requis cinq ans de prison pour la femme, et six ans pour son conjoint. « Il n’est pas compréhens­ible de se faire passer pour des victimes d’actes aussi odieux », a-t-elle déclaré.

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Ils ont fait croire qu’ils étaient à Nice.

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