20 Minutes (Nice)

Le PS plus divisé que jamais avant les législativ­es

La plateforme du programme des législativ­es, lancée lundi, déplaît déjà aux pro-Hamon

- Laure Cometti

Le PS se trouve à nouveau face au défi de la synthèse. Après la « claque » de la présidenti­elle, Solférino prépare les législativ­es dans des conditions compliquée­s. La plateforme, adoptée mardi par le bureau national, est loin de faire l’unanimité. Seul le « cas Valls » a fait consensus. L’ex-Premier ministre, qui faisait de l’oeil à Emmanuel Macron depuis plusieurs semaines, a déclaré sur RTL vouloir être investi par La République en marche (LREM) dans la 1re circonscri­ption de l’Essonne. Selon plusieurs participan­ts, Jean-Christophe Cambadélis, le premier secrétaire du PS, a tranché : « Il n’y aura pas de candidats avec deux étiquettes différente­s.»

Pour ce qui est du texte de campagne pour les législativ­es (« Un contrat clair pour la France, une gauche constructi­ve et vigilante »), il ne contient pas certaines mesures phares de la campagne de Benoît Hamon, comme le revenu universel d’existence, la contributi­on sociale sur les robots ou la sortie du nucléaire et l’abandon du diesel. Résultat, les « hamonistes » préparent « leurs » propositio­ns. Ils veulent une « alliance la plus large possible à gauche, avec tous ceux qui voudront, pas Mélenchon puisqu’il exclut même les communiste­s, mais avec les Verts, le Parti radical de gauche et le Mouvement républicai­n et citoyen », affirme à 20 Minutes Mathieu Hanotin, fidèle de Benoît Hamon.

Le spectre de 1993

Le texte fixe aussi quelques lignes rouges par rapport au projet d’Emmanuel Macron, rejetant le recours aux ordonnance­s pour réformer le Code du travail et la suppressio­n de l’impôt sur la fortune. De quoi ennuyer les socialiste­s réformiste­s de l’aile droite du parti, qui souhaitent faire un pas vers le président élu. « S’ils ne parviennen­t pas à tomber d’accord sur une plateforme, une scission est possible avant les législativ­es, entre ceux qui défendent le quinquenna­t Hollande et les frondeurs, qui s’opposent tant sur le fond que sur la stratégie, estime le politologu­e Gérard Grunberg, directeur de recherche à Sciences po. Normalemen­t, un parti qui fait 6 % à la présidenti­elle est mort. » Et de faire le parallèle avec l’effondreme­nt des socialiste­s du Pasok en Grèce ou de ceux du PvdA aux Pays-Bas.

« De grands noms du PS peuvent tomber aux législativ­es face à des candidats LREM ou de La France insoumise, estime Bruno Cautrès, directeur de recherche au CNRS. Cela pourrait faire émerger une nouvelle génération de socialiste­s d’ici 2022. » Un peu d’espoir pour un parti qui pourrait, selon lui, obtenir moins de 57 députés, son record aux législativ­es de 1993.

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Le rassemblem­ent auquel aspire Cambadélis est loin d’être garanti.

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