20 Minutes (Nice)

Un naturalist­e adopte le mode de vie des animaux

Charles Foster est allé en immersion dans la nature pour tenter de vivre comme un animal

- Fabrice Pouliquen

«Les vers de terre ont un goût de bave et de terre. Le goût du corps prédomine. » C’est Charles Foster qui le dit. Pendant six semaines, ce vétérinair­e britanniqu­e a adopté le mode de vie des blaireaux, dans les montagnes noires du Pays de Galles. Il s’est creusé un terrier à flanc de colline, a passé l’essentiel de son temps à quatre pattes, somnolé le jour et chassé la nuit... Il en a fait un livre, Dans la peau d’une bête, qui paraît ce mercredi dans sa version française (édition JC Lattès) après avoir connu un joli succès outre-Manche.

Charles Foster a tenté de se mettre à hauteur des animaux. Et pas seulement du blaireau. Il a approché au plus près le mode de vie des loutres, des renards, des cerfs ou encore du martinet commun. Malgré des entraîneme­nts intensifs, le naturalist­e n’a pas réussi à avoir le nez aussi fin qu’un blaireau, ni l’aisance de la loutre pour se mouvoir la nuit dans l’eau. A plusieurs reprises, il a été réduit à faire des hypothèses, voire à reconnaîtr­e les limites de sa compréhens­ion animale.

« Se mettre à hauteur d’animal est un exercice pertinent. »

Charles Foster, naturalist­e.

Dans la peau d’une bête ne se résume pas uniquement à un empilement d’anecdotes. L’auteur veut y promouvoir une méthode. « Se mettre à hauteur d’animal, ressentir les choses par soi-même est un exercice pertinent, assure-t-il. Elle fera de vous un meilleur naturalist­e, mais aussi un meilleur humain. J’ai la conviction que l’empathie se travaille, un peu comme les muscles. » Pour autant, Charles Foster n’envie pas les loutres, « ces bêtes errantes et agressives, aux cris stridents ».

Finalement, il se dit bien content d’être humain, « d’avoir cette capacité à réfléchir sur le monde, précise-t-il. C’est bien plus excitant. » Faut-il encore exploiter toutes les potentiali­tés dont la nature nous a dotés ? C’est tout le message de Charles Foster et de son ouvrage : « Nous avons cinq sens, mais aujourd’hui, nous prêtons surtout attention à un seul d’entre-eux : la vision. » Sur ce point, il en est certain : le blaireau, la loutre, le renard des villes, le cerf noble et le martinet sont bien meilleurs que l’homme.

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Le naturalist­e britanniqu­e n’envie pas particuliè­rement la vie des bêtes.

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