Les salariés flashés protégés par leur patron ?
Rares sont les dirigeants qui dénoncent leurs salariés en infraction
Fini le temps où les salariés se faisaient flasher au volant d’un véhicule d’entreprise et où ils n’avaient qu’à s’acquitter de l’amende, sans risquer de perdre des points. Depuis le 1er janvier, les employeurs ont l’obligation de communiquer l’identité de ces derniers. A défaut, ils s’exposent à une amende de 675 €. Selon un sondage MMA* paru mardi, 94 % des patrons interrogés disent connaître cette mesure et 81 % sont au courant de ses conséquences. Mais seulement 50 % d’entre eux déclarent l’appliquer**.
Contraventions en baisse
Parmi ces derniers figure Laurent Galle, président de Noblet, une entreprise de transports située à Marne-La-Vallée (Seine-et-Marne) : « En quatre mois, j’ai délivré le nom de quatre de mes salariés. Ce qui, à ma surprise, a contribué à réduire d’un tiers par rapport à l’an dernier le nombre d’infractions commises. » Sa seule crainte aujourd’hui : que ces salariés dénoncés « finissent par perdre leur permis ». Certains patrons ont pris les devants en finançant des stages de récupération de points à leurs salariés, ou en incitant ces derniers à « contester les PV », assure Jean-Baptiste Iosca, avocat spécialiste des délits routiers. « Mais cette mesure a surtout incité les entreprises à faire de la prévention et à diminuer la pression sur les salariés pour qu’ils aillent vite afin de gagner en productivité », insiste Emmanuel Barbe, délégué interministériel.
* Sondage de l’Ifop pour MMA réalisé du 10 au 17 avril auprès de 502 dirigeants d’entreprises de 1 à 49 salariés, selon la méthode des quotas. ** La Sécurité routière déclare ne pas disposer pour l’heure de chiffres à ce sujet.