20 Minutes (Nice)

Dans la tête du routard du crime

- A Metz, Vincent Vantighem * Suivez l’audience sur le compte Twitter de notre journalist­e @vvanitghem

« Francis Heaulme ne parle pas pour ne rien dire… » Jean-François Abgrall est venu, mardi, à la barre de la cour d’assises de la Moselle, décrire le « mécanisme » du tueur en série, jugé depuis le 25 avril pour le double meurtre des enfants de Montigny-lès-Metz. L’ancien gendarme est l’un des rares à être entrés dans la tête du routard du crime. C’est lui qui l’a arrêté, l’a confessé et l’a « traduit ».

Leur première rencontre remonte à 1989. Abgrall enquête alors sur le meurtre d’Aline Pérès, commis sur une plage de Brest. Il met trois ans à le faire avouer à Heaulme et comprend, en même temps, que le grand escogriffe n’en est peut-être pas, là, à son coup d’essai. « Il me disait qu’il avait eu des “pépins”. Qu’à chaque endroit où il était passé, il y avait eu des meurtres, raconte-t-il à la barre. Chaque “pépin” correspond­ait, en fait, à un crime. » Car Francis Heaulme a son langage à lui. « Quand il m’a dit qu’il était allé voir la mer, cela signifiait qu’il venait de tuer Jean Rémy à Boulogne-sur-Mer », illustre le gendarme. Aussi, quand il évoque deux enfants lui jetant des pierres le long d’une voie ferrée dans l’Est, Abgrall se demande s’il ne tient pas une nouvelle affaire. Son enquête permet à Patrick Dils de sortir de prison et à Francis Heaulme de le remplacer, quinze ans plus tard, sur le banc des accusés. « Mais Montigny, c’est pas moi! » a-t-il encore martelé mardi. Abgrall n’y croit pas : « C’est son répertoire, sa signature. »

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Jean-François Abgrall, le gendarme qui a confessé Francis Heaulme.

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