Que « Vive la crise! », qu’on puisse se marrer
Jean-François Davy a financé lui-même cette fantaisie libertaire
Et si Jean-François Davy était le dernier indépendant français? Le réalisateur de Vive la crise ! a vendu son appartement parisien pour produire lui-même cette comédie farfelue pour laquelle il ne trouvait pas de financement. « On m’a reproché d’avoir l’air de trop m’amuser avec mon histoire quand j’ai cherché à obtenir des subventions, explique-t-il. Il paraît qu’il faut être sérieux quand on a envie de faire rire! J’ai donc décidé de mettre la main au portefeuille tout en gardant quelque argent pour assurer mes vieux jours. »
Une belle bande de potes
Il faut dire que le réalisateur n’y est pas allé de main morte avec ce scénario frappadingue pour lequel il a réuni une distribution de potes : JeanClaude Dreyfus, Jean-Marie Bigard, Dominique Pinon, Rufus et Michel Aumont. Sa galerie de personnages délirants permet de rencontrer de grands auteurs (Montaigne, La Boétie et Pirandello), en même tant que des clochards sympas, un papy coquin, un senior puceau et une prostituée sexy. Tout ça dans une France de 2025 dans laquelle Marine Le Pen aurait été élue avant de démissionner après trois ans au pouvoir ! « Il n’y a pas de message politique dans mon film, si ce n’est celui qu’il peut être doux de vivre ensemble si chacun y met du sien et se retrouve dans des valeurs de solidarité », précise le septuagénaire, qui vient de sortir un livre et un coffret de ses films pour célébrer ses 50 ans de carrière.
« C’est un peu un film somme, où je mélange tout ce que j’aime dans la vie : le sexe, le rire, la bonne bouffe et la picole, l’amitié, la solidarité… » insiste le cinéaste. A la fois liste à la Prévert et cour des miracles, cette fantaisie vibre d’une sincérité totale. « J’ai souhaité faire un divertissement populaire », précise Jean-François Davy. A 72 ans, l’homme reste avant tout un amoureux du 7e art. Vive la crise! est aussi une façon de crier cet amour.