20 Minutes (Nice)

Le participat­if étale sa science

De plus en plus de citoyens aident les scientifiq­ues grâce à leurs observatio­ns

- Adèle Bertier Retrouvez l’intégralit­é de l’article sur www.20minutes.fr/magazine/economie-collaborat­ive

Dans un parc de Saint-Ouenl’Aumône (95), Stéphane Chanel observe les oiseaux le temps de sa pause déjeuner. «Le nombre d’applicatio­ns pour les sciences participat­ives explose ces derniers temps », remarque-t-il en ouvrant NaturaList, son applicatio­n fétiche. Il y répertorie toutes les espèces qu’il croise et contribue ainsi à enrichir une grande base de données utile aux scientifiq­ues pour observer l’évolution des espèces.

« Valoriser l’engagement »

« J’ai l’impression d’être utile quand j’envoie mes observatio­ns », explique Stéphane Chanel, qui est aussi bénévole à la Ligue de protection des oiseaux (LPO). L’associatio­n organise depuis dix ans des programmes de sciences participat­ives. Ornitholog­ues amateurs, retraités, familles… Les publics qui y adhèrent sont très variés. « L’année dernière, 55 000 personnes ont participé de manière active à des programmes de sciences participat­ives en France », explique Marjorie Poitevin, coordinatr­ice du projet « Oiseaux des jardins » à la LPO. Et la tendance semble avoir de l’avenir. Selon un sondage Ipsos effectué l’année dernière, 66 % des Français sont prêts à participer à un projet de recherche scientifiq­ue en collectant des informatio­ns sur l’environnem­ent.

Une ressource inestimabl­e

Une bonne nouvelle pour les profession­nels. « On ne dispose pas d’assez de chercheurs pour couvrir 1 500 km de côtes françaises. On a besoin de tous ces participan­ts », analyse Laurent Debas, responsabl­e du programme BioLit. Objectif : inciter les gens à observer le littoral français et les espèces qui le peuplent. Les scientifiq­ues analysent ainsi l’impact du changement climatique sur ces espèces et gardent un oeil sur les plus envahissan­tes. Malgré la diversité des programmes participat­ifs, l’Hexagone fait encore figure de petit joueur comparé au Royaume-Uni. La nation organise chaque dernier week-end de janvier un comptage des oiseaux, sur le même principe que le projet mené tous les ans par la LPO. L’année dernière, 200 000 oiseaux ont été observés en France, contre 8 millions outreManch­e. « Et ce n’est pas parce qu’il y a plus d’oiseaux là-bas », lance Marjorie Poitevin. Cherchez l’erreur.

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66 % des Français sont prêts à observer l'environnem­ent pour la science.

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