20 Minutes (Nice)

En savoir long avant de consommer en circuit court

« Et si on mangeait local ? » démêle le vrai du faux sur les circuits courts

- Fabrice Pouliquen

Où en est-on sur les circuits courts en France? Alors que doivent se tenir, lundi, les états généraux de l’alimentati­on, le livre Et si on mangeait local (éd. Quae), écrit par Patrick Philipon, avec Yuna Chiffoleau et Frédéric Wallet, apporte des réponses sur le sujet.

Les circuits courts se résumentil­s aux Amap et à La Ruche qui dit oui!

Dans une assocation pour le maintien de l’agricultur­e paysanne (Amap), le consommate­ur s’engage sur un nombre de paniers à l’année et sur un prix du panier fixé à l’avance. Le réseau revendique 250 000 adhérents. La Ruche qui dit oui!, plateforme d’achat en ligne sans engagement pour le consommate­ur, compte 130 000 clients. Derrière ces deux mastodonte­s, d’autres circuits existent, rappelle Patrick Philipon, journalist­e scientifiq­ue. Outre les marchés et ventes à la ferme, la SNCF propose par exemple des paniers de légumes à la vente dans des gares de son réseau TER.

Le circuit court est-il l’assurance de bien manger?

« En 2009, il avait été question de créer une charte d’adhésion volontaire combinant circuit court et un engagement vers une agricultur­e respectueu­se de l’environnem­ent, indique Yuna Chiffoleau, sociologue à l’Institut national de recherche agronomiqu­e (Inra). Le projet avait été abandonné. Même les plus militants étaient sceptiques, craignant que cela freine l’essor des circuits courts. » Malgré tout, agricultur­e biologique et circuits courts entretienn­ent des liens étroits. « Les Amap fonctionne­nt sur un engagement réciproque des consommate­urs et des agriculteu­rs, les seconds s’engageant à adopter des méthodes agricoles d’inspiratio­n bio », illustre Patrick Philipon. Et puis, quand c’est bien fait, les produits en circuit court ont un avantage de taille : la fraîcheur.

Le circuit court est-il plus écolo ?

Puisque la marchandis­e fait moins de kilomètres pour arriver jusqu’au client, on pourrait penser le système vertueux. Sauf que les circuits courts mettent souvent sur la route des camionnett­es chargées de quelques cagettes et qui repartent à vide. Le bilan carbone d’un aliment se joue aussi au stade de la production des matières premières. « Les producteur­s qui entrent en circuit court “écologisen­t” leurs pratiques », constate toutefois Yuna Chiffoleau.

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L’ouvrage a été réalisé par le journalist­e scientifiq­ue Patrick Philipon et des chercheurs de l’Inra.

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