20 Minutes (Nice)

Les auteurs indépendan­ts bousculent le genre

- Laurent Bainier

Chez Amazon, on les appelle les « indépendan­ts ». Les auteurs auto-édités qui déposent leur livre sur la plateforme dédiée KDP sont si importants pour le géant américain du e-commerce que ce dernier leur consacre depuis trois ans un concours, Les Plumes francophon­es. A gagner : une liseuse, une traduction, de l’argent, mais aussi 20 000 € de publicité pour émerger parmi les 6,5 millions de livres numériques proposés sur Amazon.

Au milieu de cette offre pléthoriqu­e, le destin normal d’un ouvrage est de voir ses ventes plafonner à quelques exemplaire­s numériques ou papier. Une poignée connaît toutefois un succès fulgurant. « Dans le Top 100 de nos ventes numériques, il y a en permanence 40 % de livres indé », assure Ainara Bastard, manager de KDP France. Ainsi, cette semaine, Matthieu Biasotto, Cédric Charles Antoine ou Théo Lemattre trustent trois des cinq premières places du classement, loin devant les Musso, Thilliez ou Levy. Leur secret ? Des tarifs quatre à cinq fois moins élevés que ceux des best-sellers, mais, surtout, la profession­nalisation de leur démarche. « Entre le graphiste qui m’a aidée pour la couverture, la correction et l’impression de quelques exemplaire­s que je peux vendre en direct, j’ai investi 1 200 € dans le lancement de mon dernier livre, J’ai demandé au hasard », détaille Gabrielle Desabers, l’une des pointures de l’auto-édition. Auteure de 4 ouvrages publiés en deux ans et lauréate 2016 des Plumes francophon­es pour D’ici ou d’ailleurs, elle revendique aujourd’hui 35 000 ventes. Mais ne compte pas répondre pour l’instant aux sirènes des maisons d’édition qui lui tournent autour. Amélie Antoine, lauréate de l’édition 2015 des Plumes francophon­es avec Fidèle au poste, a fini, elle, par signer chez Michel Lafon. Les ventes de son son thriller se sont emballées au point de conquérir 250 000 lecteurs. Son dernier roman, Quand on n’a que l’humour, est sorti en mai.

« La ligne éditoriale de l’auto-édition se décide au niveau des lecteurs. »

Ainara Bastard, KDP France

« L’édition traditionn­elle fait face à un surplus de manuscrits envoyés, constate Ainara Bastard. La ligne éditoriale de ces maisons se décide dans les bureaux. Celle de l’auto-édition se fait au niveau des lecteurs. Elle peut bouger les codes. » Plus de choix pour les lecteurs, plus de variété sur les rayonnages, c’est aussi plus de travail pour le jury des Plumes francophon­es. L’année dernière, 1 174 auteurs avaient postulé. Les inscriptio­ns pour l’édition 2017 seron closes fin août.

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Amazon multiplie les efforts et les offres en faveur de l’e-book.

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