Démare débouche le champagne à Vittel, Sagan dégoupille et quitte le Tour
Démare a remporté la 4e étape et Sagan a été exclu
Ça valait le coup de s’ennuyer. Une après-midi de sieste devant l’échappée solitaire de Guillaume Van Keirsbulck et quelques minutes d’excitation totale, voila le résumé de la quatrième étape du Tour disputée, entre Mondorf-les-Bains et Vittel (207,5 km), jeudi. A deux kilomètres de l’arrivée, alors que le sprint se prépare, une première chute (sans gravité) trouble le peloton. Avant les 300 derniers mètres totalement chaotiques qui débouchent sur deux grandes nouvelles : la première victoire sur le Tour d’Arnaud Démare et l’exclusion de Peter Sagan, coupable d’un coup de coude provoquant la chute de Mark Cavendish.
Cavendish à terre
Après sa deuxième place, dimanche, Arnaud Démare touche enfin le Graal : une première victoire sur la Grande Boucle, confirmant qu’il fait désormais partie de la upper class des grosses cuisses. « Il arrive à maturité », s’extasie Marc Madiot, son directeur sportif à la FDJ, après sa victoire. « Il est en confiance, il est sûr de sa force, ressent l’ex-coureur Steve Chainel. Il croit en lui. Si ça sourit, il peut faire une grosse razzia sur ce Tour. Il fait partie des tout meilleurs désormais. » En revanche, Peter Sagan va, lui, s’arrêter à une victoire d’étape. Le double champion du monde slovaque, cinq fois vainqueur du maillot vert à Paris, quitte la Grande Boucle avec une belle polémique. Auteur d’un coup de coude sur Mark Cavendish qui a envoyé l’Anglais dans les balustrades, Sagan a été exclu par les commissaires qui jugent qu’il a « sérieusement mis en danger plusieurs coureurs ». Une décision « sévère mais pas illogique », pour Steve Chainel. Ancien sprinteur, Jean-Patrick Nazon est nuancé : « On a vu pire. C’est marquant, car c’est dans les 50 derniers mètres, mais c’est classique dans un sprint, même si ce n’est pas une gestuelle habituelle de Sagan. » De quoi créer une jurisprudence ? « Les sprints sont de plus en plus dangereux, conclut Chainel. Si on ne fait rien, on va droit à la catastrophe. »