Dévastés
L’ouragan Irma a fait des dégâts considérables sur les îles de Saint-Martin et Saint-Barthélémy. Pour les sinistrés, l’accès à l’eau potable est une priorité.
Des habitants traumatisés, un paysage post-apocalyptique, une catastrophe énorme… Irma, le cyclone le plus dévastateur depuis l’après-guerre dans l’Atlantique nord, a ravagé mercredi Saint-Martin et Saint-Barthélémy, notamment (lire cidessous). Thierry Velu, sapeur-pompier et président de l’ONG Groupe de secours catastrophe français, explique à 20 Minutes les conditions d’intervention dans les Antilles françaises.
Quelles sont les difficultés logistiques rencontrées par les secours ?
L’acheminement de personnel et de matériel est problématique parce que les routes sont actuellement totalement encombrées. L’autre difficulté majeure, c’est la formation de deux autres ouragans qui peuvent créer de nouveaux vents très importants. Mais la première urgence concerne l’eau potable et son acheminement pour éviter le développement de maladies comme le choléra, du fait de l’eau souillée.
Comment s’organisent les équipes de sauvetage ?
Elles prennent des renseignements sur les lieux d’intervention les plus appropriés, par rapport aux endroits où les gens sont confinés, s’il y a confinement. Elles traitent les premières urgences, c’est-à-dire l’évacuation des blessés, puis des morts, et s’occupent d’amener de l’eau potable. On passera ensuite à une phase de reconstruction et de consolidation. Ce sera une opération de longue durée, nous sommes encore dans la phase de découverte dans les vingt-quatre premières heures. Il faudra quelques semaines pour revenir à la normale.
Où sont évacuées les victimes ?
Dans des bâtiments réquisitionnés pour cela : salles des fêtes, hôtels, écoles, etc. Tous les lieux qui peuvent être encore en bon état, avec des structures solides. Les blessés, actuellement, sont envoyés de Saint-Martin ou Saint-Barthélemy vers la Guadeloupe.
Avez-vous connu des situations aussi graves ?
Nous sommes intervenus après Katrina, en 2005 aux Etats-Unis, qui était impressionnant, et de différents cyclones sur Haïti, où beaucoup de personnes vivent sous tente ou dans des abris de fortune. Nous sommes inquiets, ainsi que pour la République dominicaine [où le cyclone se dirigeait mercredi].