Les Français sauvent la face
Le taux de formation aux premiers soins s’améliore
Soixante-dix mille formations de PSC 1* suivies en 2016 (contre 55 000 en 2014) et 110 000 initiations dispensées cette même année. Les chiffres de la Croix-Rouge parlent d’eux-mêmes : les Français sont de plus en plus conscients, surtout depuis les attentats de 2015, de l’importance des premiers secours, dont la Journée mondiale est célébrée samedi. Pourtant, malgré « cette prise de conscience, la part de la population formée aux gestes qui sauvent est très faible par apport à d’autres pays », déplore Céline Guilbert, vice-présidente de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF).
« Certains ont peur de casser une côte, mais, le pire, c’est de ne rien faire. »
Céline Guilbert, Fédération française des sapeurs-pompiers
Selon une étude de l’Ifop, « 46 % des Français déclarent avoir suivi une formation ou une initiation aux premiers secours, contre 90 % dans les pays scandinaves », souligne Benjamin Bitane, responsable du pôle formation de la Croix-Rouge française. Un argument qu’il nuance toutefois aussitôt, car, dans ces pays, « les taux de passage à l’acte sont très proches de ceux recensés en France ». Ainsi, à ses yeux, mieux vaut réfléchir à améliorer la formation, pour que les Français se sentent à l’aise au moment de prodiguer les premiers soins. « Certains disent avoir été formés il y a longtemps et ont peur de casser une côte par exemple, complète Céline Guilbert. Mais, le pire, c’est de ne rien faire ! » Les associations encouragent donc ceux qui doutent à repasser le PSC 1, ou à suivre de courts modules de recyclage chez les pompiers. La CroixRouge travaille même à développer du e-learning (cours en ligne) pour que ces gestes pdeviennent des réflexes. Les pompiers, eux, proposent un jeu, Sauvequiveut, pour que les jeunes puissent tester leurs connaissances en secourisme. Une loi passée en 2004 vise à ce que chaque ado, à la sortie du collège, ait bénéficié d’une initiation aux premiers secours, voire le PSC 1. Mais la sensibilisation peut commencer bien plus tôt. « J’ai vu, lors de séances d’éveil, des enfants de 3 à 5 ans capables de prévenir les secours », illustre Benjamin Bitane. Aujourd’hui, les Français craignent les attentats et les accidents d’avions, relèvent les associations mobilisées pour la Journée mondiale des premiers secours. Mais ces tragédies restent moins mortelles que les empoisonnements ou les noyades. C’est pourquoi, samedi, un module sera proposé dans plusieurs villes sur la prévention des accidents de la vie courante (20 000 décès chaque année en France).