Le Java des bombes atomiques
Les nouvelles technologies nous aideront-elles en cas de conflit nucléaire?
Le récent essai nucléaire de la Corée du Nord ravive la crainte d’une escalade des tensions géopolitiques. Si une guerre nucléaire éclatait, les nouvelles technologies seraient-elles d’une aide quelconque ? Voici un guide de survie pour vous aider à sortir de ce pétrin. Première hypothèse, une bombe explose en France. L’explosion crée une boule de feu de quelques dizaines de millions de degrés qui se transforme, en une seconde, en une boule de feu qui mesure environ 5 km de diamètre. Tout ce qui est inflammable est vaporisé, la plupart des immeubles s’effondrent dans une zone de plus de 2 km. Si vous vous situez dans cette zone, vous êtes morts. Sous terre, dans le métro, il vous reste une petite chance de vous en sortir, surtout si vous ne remontez pas à la surface. Vous seriez tué par les incendies. Sans compter que le système routier de la ville serait paralysé, comme l’explique l’étude de l’Observatoire des armements intitulée « Et si une bombe nucléaire explosait sur Lyon ? »
« Certaines parties du monde seraient plongées dans une nuit permanente. »
Jean-Marie Collin (Initiatives pour le désarmement nucléaire)
Le Smart Citizen Kit, développé par le Fab Lab Barcelona, pourrait être utile pour connaître la qualité de l’air, mesurer le bruit, la luminosité, la température, le taux d’humidité, les particules fines. Ces données sont publiées sur une plateforme Web. Mais encore faudrait-il avoir accès à la 4G ou à un réseau Wi-Fi, ce qui est peu probable. « Qui dit radioactivité dit protections physiques », pointe Jean-Vincent Brisset, directeur de recherche à l’Institut de relations internationales et stratégiques. Des sociétés américaines, comme Atlas Survival et Rising S Company, proposent des bunkers, mais leur coût est élevé. En Allemagne,
Vivos Europa One propose une installation grand luxe. Toutefois, le problème se déplace : vous manquerez de vivres et d’eau rapidement, et il n’est pas question de sortir tout de suite de votre grotte. Si vous êtes à sec, vous ne sauverez pas votre peau, mais un
bunker de l’apocalypse a été construit en Norvège pour protéger les données de l’humanité. Tout n’est pas perdu.
Fuir sur Mars
Seconde hypothèse, un conflit nucléaire éclate entre l’Inde et le Pakistan. L’ensemble de la planète en subirait les conséquences. « Les explosions créeraient des milliers de tonnes de poussières qui iraient dans la stratosphère et empêcheraient les rayons du soleil d’atteindre notre atmosphère. Certaines parties du monde seraient plongées dans une nuit plus ou moins permanente », décrit Jean-Marie Collin, vice-président d’Initiatives pour le désarmement nucléaire. Des zones de la planète se refroidiraient, les cultures dépériraient. Plus de 2 milliards de personnes seraient menacées de famine, selon un rapport de 2013. Même si vous êtes un magnat de la Silicon Valley et que vous possédez une île flottante artificielle en Polynésie et un hélicoptère prêt à décoller le jour de l’apocalypse, vous ne survivriez pas. « On ne peut pas vivre dans des zones où la radioactivité est trop importante. On perdrait des morceaux entiers de territoires », reprend Jean-Marie Collin. Sans oublier l’émergence de nouveaux conflits liés à la famine. A ce stade, votre meilleure chance est
Elon Musk. Quittez la Terre en direction de Mars, pour 200 000 $ (environ 167000 €), et colonisez la planète rouge avec le programme Space X du milliardaire. S’il n’y a plus de place dans la navette, espérons que la cryogénisation existe d’ici là (une expérience avec une femme morte a été menée en août en Chine). Vous vous réveillerez quand ça ira mieux.