« Il faut créer une agence de réflexion autour des addictions»
Pourquoi est-il urgent de changer le regard sur ces addictions ?
C’est une maladie moderne qui a des conséquences personnelles et collatérales, sur la famille, le travail, l’entourage.
Dans votre livre, vous mêlez drogues licites et illicites, mais aussi addictions sans substance (jeu, écrans, soleil…). Pourquoi ?
Il ne faut pas diviser les addictions. Le dérèglement cérébral est semblable quand on prend une drogue et quand on est totalement addict au jeu, par exemple. Ces derniers patients souffrent autant que des drogués. D’ailleurs, ces problèmes d’addiction comportementale mènent souvent aux drogues. Il m’arrive de recevoir des personnes pour un burn-out. Elles ont une addiction pathologique au travail… et se droguent pour tenir le rythme ! C’est un cercle vicieux.
Comment améliorer la prévention des addictions ?
Il faut sortir de la vision sécuritaire et créer une agence de réflexion ou une grande concertation autour des addictions. Pas uniquement avec des experts, mais avec des médecins, sociologues, pharmaciens, patients... Les ados qui ne consomment pas sont leurs meilleurs relais d’information ! Personnellement, j’étudie l’addiction aux écrans et j’apprends beaucoup avec mes fils sur leur utilisation de YouTube ou des réseaux sociaux.