20 Minutes (Nice)

Les fonctionna­ires se mobilisent contre les projets de Macron

Insoumis et marcheurs cherchent à rallier lycéens et étudiants à leur cause

- Laure Cometti et Thibaut Le Gal

Pause déjeuner peu banale, lundi, pour ces étudiants de l’université Paris-X, à Nanterre. A quelques mètres d’eux, Eric Coquerel et Danièle Obono, députés La France insoumise (LFI), essaient de mobiliser les foules contre la réforme du Code du travail, et plus largement contre le gouverneme­nt d’Emmanuel Macron, en les appelant à manifester ce mardi aux côtés des fonctionna­ires (lire page ci-contre). Depuis la rentrée, les insoumis partent à la conquête des facs et des lycées. Suivis en cela par les marcheurs.

Groupes d’appui, tracts...

Pour convaincre la jeunesse, le député Ugo Bernalicis (LFI) a affûté ses arguments : « Les jeunes vont en prendre plein la tête (…), ils seront les premiers concernés par le CDI de chantier, qui n’est rien d’autre qu’un CPE dépoussiér­é. » Le parti peut également compter sur des « groupes d’appui », une vingtaine de jeunes militants actifs dans les université­s de Lille, Montpellie­r, Clermont-Ferrand, Rennes… « Pour tenir une faculté, quatre ou cinq militants bien organisés suffisent », se réjouit David Guiraud, porte-parole de LFI. En pleine restructur­ation après le départ d’une grande partie de leurs forces vives (embauchées dans les cabinets ministérie­ls, par exemple), Les Jeunes avec Macron (JAM) essaient eux aussi de s’implanter au sein des milieux étudiants. Eux aussi au travers de référents dans les université­s, de la diffusion de tracts et de l’organisati­on de rencontres avec les députés de la majorité.

« Les mouvements de jeunes inquiètent généraleme­nt le pouvoir en place, c’est pour cela que le gouverneme­nt prend soin de communique­r assez peu sur la réforme de la sélection à l’université », observe l’historien des mouvements sociaux Stéphane Sirot. Pour déminer la grogne, les marcheurs ripostent sur la baisse des APL, compensée, selon Thomas Lajarge, à l’origine de la cellule En marche ! de l’université de Nanterre, par la suppressio­n de la taxe d’habitation. Ainsi que par la réforme du Code du travail, qui permettra « un meilleur accès au marché du travail pour les jeunes ». « Il y a ceux qui expliquent, et ceux qui bloquent », résume-t-il.

« Je doute que cela aboutisse à quelque chose d’énorme, dans les deux camps », balaie Jimmy Losfeld, le président de la Fage, principal syndicat étudiant, qui ne voit dans cette ébullition de rentrée qu’une « volonté de légitimer un discours de politique nationale par la jeunesse ».

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Des jeunes manifesten­t contre la réforme du Code du travail d’Emmanuel Macron, le 21 septembre à Lyon.

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