20 Minutes (Nice)

Le juge veut « repartir de zéro » dans le procès

Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf nient toujours avoir causé la mort de l’enfant

- De notre envoyé spécial au Puy-en-Velay (Haute-Loire) Vincent Vantighem Suivez l’audience sur le compte Twitter de notre journalist­e : @vvantighem

Il a commencé par s’asseoir tout au fond. Et puis, à la première suspension d’audience, Nicolas Chafoulais s’est positionné juste en face de Cécile Bourgeon et de Berkane Makhlouf. « Je voulais voir leurs yeux… », confie le père de la petite Fiona. Peine perdue.

Jugés pour violences volontaire­s ayant entraîné la mort de la fillette de 5 ans sans intention de la donner, les accusés ne lui ont jamais adressé un regard, lundi, au premier jour de leur procès en appel devant la cour d’assises de la Haute-Loire, au Puy-enVelay. Elle, le visage dissimulé sous ses longs cheveux blonds. Lui, le regard perdu dans le vague. Indifféren­ts aux circonstan­ces qui les ont conduits là. Comme à l’émotion suscitée par le verdict rendu en première instance, en novembre 2016. « Nous reprenons tout à zéro », lâche alors Etienne Fradin, le président de la cour d’assises, histoire de se débarrasse­r immédiatem­ent de l’hystérie. Cela semble être le cas. C’est dans un prétoire calme que le président a lu le résumé des faits. « Nous sommes le dimanche 12 mai 2013, il est 18h30…» La suite est connue. Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf déclarent la « disparitio­n » de la petite Fiona. Trois mois plus tard, ils avouent qu’elle est morte et qu’ils l’ont enterrée aux abords d’une forêt.

« Cécile a menti »

Les recherches n’ont jamais permis de retrouver le corps. Mais, pour Etienne Fradin, il est « acquis » que la fillette est décédée des suites des coups qu’elle a reçus. Reste à savoir qui les a portés. Il y a un an, à Riom, seul Berkane Makhlouf a été reconnu coupable de ces faits criminels. « Je suis écoeuré, attaque-t-il alors qu’on lui donne la parole. J’ai pris vingt ans de réclusion criminelle. Alors que j’ai jamais tué Fiona! Cécile a menti. Je le dis, Cécile a mis des coups à Fiona. »

L’accusée sait que son ancien compagnon peut, lors de ce procès en appel, l’entraîner vers le fond s’il se montre moins compatissa­nt à son égard qu’il y a un an. Alors elle se défend. « Je n’ai jamais maltraité mes enfants… » Et comme s’il fallait rétablir une forme d’emprise sur Berkane Makhlouf, elle enchaîne : « On était vraiment dans la drogue. On n’était plus nous-mêmes. De toute façon, j’ai pris perpétuité. Fiona ne reviendra jamais. » L’audience est suspendue. Nicolas Chafoulais sort griller une cigarette. « C’est que des salades! » lâche-t-il les yeux rougis. Le procès doit se poursuivre jusqu’au 20 octobre.

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La mère de Fiona et son ex-compagnon sont jugés en appel depuis lundi.

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