20 Minutes (Nice)

Sans perte ni fracas pour Tony Yoka

Le champion olympique de Rio dispute son deuxième combat chez les profession­nels, samedi

- Nicolas Camus

«Au moins, celui-là, il ressemble à un athlète. » Brahim Asloum résume bien la pensée populaire, à la veille du deuxième combat pro de Tony Yoka, face à Jonathan Rice. En juin, pour le dépucelage du champion olympique de Rio chez les pros, la dégaine de son adversaire surprenait. Trop vieux, trop gras et trop lent, Travis Clark n’avait pas fait le poids et s’était retrouvé K.-O., après à peine plus d’un round.

« Pas être trop exigeant »

Tout le monde espère voir Yoka s’employer un peu plus, samedi, face à Rice. Ça devrait être le cas. Un peu. Car l’Américain, 30 ans, n’a rien d’un monstre. Puissant mais peu mobile, Rice est un touche-à-tout venu sur le tard à la boxe, après s’être essayé au basket et au foot américain et avoir tourné dans quelques séries TV. « On est dur avec Yoka, réagit Asloum. Il ne faut pas être trop exigeant trop tôt. On ne va pas lui faire disputer un championna­t du monde tout de suite. Une carrière, ça se construit. » Le compagnon d’Estelle Mossely ne fait que commencer un cycle qui doit lui permettre de défier Anthony Joshua, dans quatre ans, et devenir le premier champion du monde français des poids lourds. Conscient de ce qui se dit, Yoka s’était défendu dans une interview accordée à L’Equipe : « Il y a eu énormément de vacarme sur Clark. Mais le premier adversaire [Hector Mercedes, en 1985] de Mike Tyson comptait trois défaites en trois combats. Il y a beaucoup d’attente, les gens ont envie de me voir boxer des durs. Un peu de patience. » Mais, dans ce sport très show, la forme se doit d’être irréprocha­ble. Et la dégaine de Clark ne collait pas au tableau. Brahim Asloum déroule : « Il faut un adversaire qui apporte des difficulté­s, pour apprendre à les surmonter, gagner en expérience, grandir… Mais si tu perds dès tes premiers combats, c’est compliqué de faire une carrière ensuite. » On observera avec attention la capacité de résistance de Rice, mais l’important restera de déceler chez Yoka les signes d’une boxe en voie de profession­nalisation, davantage concentrée sur l’impact. Il y aura besoin de plus d’un round pour ça.

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Pour son premier combat pro, Yoka (à g.) avait facilement battu Clark.

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