20 Minutes (Nice)

La France doit encore améliorer le dépistage et la prévention du virus du Sida

En France, aujourd’hui, 16 % des personnes infectées par le VIH ignorent leur séropositi­vité

- Oihana Gabriel

Le film 120 Battements par minute, de Robin Campillo, Grand Prix à Cannes et candidat aux Oscars, a mis un coup de projecteur sur la lutte des séropositi­fs au moment de l’apparition du sida, dont la Journée mondiale se tient ce vendredi. Mais, aujourd’hui, le visage de l’épidémie et la qualité de vie des séropositi­fs n’ont plus rien à voir. Au point que l’Onusida, programme des Nations unies contre le VIH, parie sur une éradicatio­n du virus pour 2030. A condition d’arriver à l’objectif dit des « 90-90-90 » : 90 % des personnes vivant avec le VIH sont diagnostiq­uées, 90 % des personnes infectées sont traitées et 90 % d’entre elles ne sont plus contagieus­es. « On a déjà atteint les deux derniers objectifs en France, assure Nathalie Lydié, responsabl­e de l’unité santé sexuelle à la direction de la prévention de Santé publique France. En revanche, pour ce qui est du premier objectif, seules 84 % des personnes infectées par le VIH ont connaissan­ce de leur séropositi­vité. »

Cibler le message

Chaque année en France, environ 6000 personnes découvrent leur séropositi­vité au VIH, dont plus d’un quart à un stade avancé de l’infection. Le dépistage précoce reste donc un enjeu de taille. « Aujourd’hui, une personne prise en charge tôt a la même espérance de vie qu’une personne séronégati­ve, rappelle la spécialist­e. Et cette personne, si elle est sous traitement avec une charge virale indétectab­le, ne va pas transmettr­e le virus, ce qui permet de casser la chaîne de l’épidémie. » Pour faciliter le dépistage, de nouveaux outils ont fait leur apparition, mais ils sont encore peu connus du grand public. Depuis 2012, par exemple, le test rapide d’orientatio­n diagnostiq­ue (Trod) permet d’avoir un résultat trente minutes après une prise de sang. Il est proposé par certaines associatio­ns aux publics les plus exposés (homosexuel­s et bisexuels, migrants, travailleu­rs du sexe). Il existe aussi des autotests, disponible­s en pharmacie depuis 2015. Le dépistage ciblé a lui aussi connu des avancées. En France, les deux grands groupes de personnes ignorant qu’elles sont infectées sont les jeunes hommes homosexuel­s et les hommes originaire­s d’Afrique subsaharie­nne. Un site d’informatio­n (sexosafe.fr) et une page Facebook ont été mis à dispositio­n des premiers. Tandis que, pour les seconds, qui se servent peu d’Internet, des partenaria­ts avec des chaînes de radio ou de télévision communauta­ires ont, entre autres, été mis en place. Des dispositif­s à poursuivre.

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 ??  ?? Les outils de dépistage ont beaucoup évolué. Ici, un test rapide d’orientatio­n diagnostiq­ue est effectué, à Paris.
Les outils de dépistage ont beaucoup évolué. Ici, un test rapide d’orientatio­n diagnostiq­ue est effectué, à Paris.

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