Une évasion par le sport
A la prison de Nice, des étudiants ont organisé un parcours d’obstacles pour les détenus
Amir a enfilé son jogging et ses baskets. Dans la cour de la maison d’arrêt de Nice, vendredi matin, il s’apprête à prendre le départ d’un parcours d’obstacles. Avec vingt autres détenus, Amir accueille des étudiants de l’IAE de Nice dans sa prison. A l’occasion de la fin du Mois sans tabac, tous vont participer à un atelier physique, entre les murs de l’établissement pénitentiaire. « Pour l’hygiène de vie, c’est important de bouger et de sortir de la cellule qui est froide et humide », dit le jeune homme qui s’inscrit à tous les ateliers qui lui permettent de quitter ses 9 m2 partagés avec deux autres détenus.
Un rôle dans la réinsertion
Sur le bitume de la cour, entre les deux bâtiments de la maison d’arrêt, les trois étudiants Morgane, Victor et Maxime ont installé leurs agrets. Des cerceaux pour travailler la motricité, des plots pour la vitesse, une masse pour la force, une slackline pour l’équilibre et des paniers de basket pour la précision. « Ces ateliers jouent un rôle dans la réinsertion, estime Morgane. Le sport, c’est suivre des règles, et c’est déjà le début de la vie en société. » Elle regarde son chronomètre. « Ça leur permet aussi de s’évader, de penser à autre chose, de s’ouvrir l’esprit », poursuit Maxime. A la prison de Nice, en situation de surpopulation carcérale avec 700 personnes pour 338 places, un détenu passe vingt heures sur vingt-quatre dans sa cellule. « Le problème du prisonnier, c’est qu’il est sans activité, explique Marc, qui vient d’être condamné à une longue peine. C’est très important de voir que des gens s’impliquent pour nous. » Une manière aussi de rester actif et de s’impliquer, sans attendre passivement le jour où la porte s’ouvrira définitivement.