Des cités entreprenantes
Une association viendra en aide aux futurs chefs d’entreprise
Son histoire est intimement liée à celle des banlieues. Feïza Ben Mohamed est née dans les quartiers nord de Marseille. Son oncle y a d’ailleurs été tué en 1980 lors d’un contrôle de police. Et elle habite aujourd’hui aux Moulins. C’est dans cette continuité que cette Niçoise de 32 ans a créé Droit de cités, une association qui aidera les jeunes issus des quartiers populaires à se lancer dans le monde de l’entreprenariat. « Sur les 751 zones urbaines sensibles de France, qui représentent 4,5 millions d’habitants, le taux de chômage s’élève à 25 %. C’est le double de la moyenne nationale, pointe Feïza Ben Mohamed. Parmi ces habitants, 40 % ont déjà été victimes de discrimination à l’embauche liée à l’adresse, au faciès ou à leur nom. »
Financement participatif
Dans un premier temps, la Niçoise et son association lèveront des fonds, à hauteur de trois millions d’euros, pour financer entre 150 et 200 projets. « Dans les quartiers, il n’y a pas de “fils de” ni de “petit-fils de”. Les idées, les jeunes les ont. Mais ils n’ont pas le relationnel, les fonds voire le niveau scolaire pour conclure leurs espoirs. » Une fois les fonds réunis (via un financement participatif et des mécénats), l’association lancera un appel à projets et sélectionnera les dossiers les mieux ficelés. Puis l’aide apportée sera financière mais aussi humaine : ce sont des spécialistes des formations et des entrepreneurs qui les épauleront. « Il y a beaucoup de difficultés pour un jeune de banlieue à créer son entreprise, dit-elle. Mais je veux croire qu’il n’y a pas de déterminisme social. Ce sont des projets qu’il faut construire par nous-même et pour nous-même. » Après des tests à Nice, aux Moulins et à l’Ariane, l’initiative sera lancée dans les banlieues de l’hexagone « pour donner une chance à chacun ».