Une algue pour se substituer aux farines animales
Des Niçois ont mis au point une alternative aux farines animales
«On est parti d’un simple constat. Pour produire 1 kg de poisson d’élevage, il faut 4 kg de poisson sauvage réduit en poudre. Ça ne peut pas être la seule solution. » Pour mettre leur petit grain de sel dans l’aquaculture, et au-delà, à tous les niveaux de l’élevage animalier, deux scientifiques niçois ont mis au point un substitut écolo aux farines animales. Passés par l’Inria et l’Observatoire océanologique de Villefranche-sur-mer, Hubert Bonnefond et Christophe Vasseur ont créé la start-up Inalve et mis au point un procédé « unique au monde » de production de micro-algues hyperprotéinées.
Acides aminés essentiels
« Nous avons multiplié les recherches pour trouver la variété parfaite en termes de nutriments mais aussi de culture », vante le second. La « biomasse » obtenue est composée à 60 % de protéines, dont deux acides aminés essentiels : la méthionine et la lysine. La micro-algue s’agglomère pour être récoltée facilement avec très peu d’eau et une surface 40 fois moins importante que pour la culture de céréales. Avec un coût qui pourrait permettre aux deux Azuréens de concurrencer les farines animales, vendues environ 2 000 € la tonne. Les travaux d’Inalve viennent de décrocher un prix au Concours mondial d’innovation. Et font déjà l’objet de plusieurs brevets. « Des tests ont commencé avec des élevages et nous pourrions compter sur une industrialisation en 2019 », précise Christophe Vasseur. En attendant de révolutionner l’alimentation mondiale, la société a prévu de recruter une douzaine de nouveaux collaborateurs courant 2018.