Voilà la monnaie d’« aqui »
Le nissart est expérimenté à partir de ce mercredi à Nice
Michel Rainero a « l’impression de jouer au Monopoly ». : « Je viens de me reconvertir en banquier », s’amuse ce vendeur de souvenirs à Nice. Et s’il troque des euros contre des billets avec des aigles et des chauves-souris pour logo, c’est qu’il tient le bureau de change du nissart. Cette nouvelle monnaie locale est testée à partir de ce mercredi et jusqu’à samedi dans dix-neuf commerces niçois.
« En circuit fermé »
Céline et Bastien Epeirier ont déjà intégré 100 nissarts à leur fond de caisse. « Et ce matin, on a fait notre première transaction, se réjouissent ces boulangers bios de la rue de Lépante. La monnaie locale, c’est surtout un prétexte pour faire vivre la culture niçoise. » Car, en plus de la « ratapignata », les figures azuréennes Pepin Garibaldi, Catherine Segurane et l’auteur de Nissa la bella, Menica Rondelly, sont imprimées sur les billets. « L’objectif est de faire la promotion des artisans locaux, pointe Cristou Daurore, à l’origine de l’initiative. Ils peuvent travailler ensemble en circuit fermé : les restaurants iront acheter le pain chez le boulanger en nissart, qui ira lui-même au restaurant en réglant la note en monnaie locale. » C’est ce que compte faire Bernard Chabert. Cet opticien a été séduit « par le fun d’avoir ces billets niçois, dit-il. Ça va aussi créer une dynamique dans mon magasin et ceux des autres. » Mais la monnaie locale ne se limite pas au pain et aux lunettes. Les services d’un avocat et des séances d’ostéopathie peuvent également être réglés en nissart. « Pour le moment, ce sont surtout des collectionneurs qui changent leur argent », avance Michel Rainero. Ce sera au tour des clients à partir de ce mercredi.