Il y a des fumis sans feu
Un chercheur danois a inventé une torche révolutionnaire
La science au service de l’ambiance. Tommy Cordsen, un pyrotechnicien danois, pourrait révolutionner les tribunes : il a inventé un fumigène sans grand dégagement de chaleur et de fumée, et donc moins dangereux que ceux utilisés – et interdits – dans les stades par les groupes de supporters. Alors que l’utilisation de ces « fumis » ne cesse de creuser un fossé entre les instances du foot français et les ultras, l’arrivée de cette torche d’un type nouveau pourrait permettre de pacifier le climat.
« Ouvrir le dialogue »
« En 2015, j’ai découvert que des substances chimiques bien connues dans le monde de la pyrotechnie ne développaient pas d’épaisse fumée et ne dégageaient pas une chaleur excessive [180 °C, loin des 1 500 à 2 000 °C des fumigènes aujourd’hui] », explique-t-il à 20 Minutes. L’Association nationale des supporters (ANS) affirme suivre « de très près » l’invention de Cordsen. « On aimerait que la Ligue de football professionnel [LFP] se lance dans l’analyse de ce projet », explique Laurent, membre de l’ANS. Au Danemark, les institutions ont déjà suivi. Le club de Brondby accompagne Tommy Cordsen dans le développement de son fumigène et souhaiterait, prochainement, réaliser des tests grandeur nature dans son stade. Le directeur général de la Ligue suédoise s’est aussi déplacé au Danemark pour tester la fameuse torche révolutionnaire. Tommy Cordsen a, lui, reçu la certification européenne qui va lui permettre de commercialiser son produit dans les pays de l’UE. En France, rien ne bouge. « Sur la pyrotechnie, on en est au point zéro au niveau de la Ligue, affirme un membre de l’ANS. Il y a un refus de la part des autorités de s’engager dans un dialogue sur le sujet. » Pourtant, tous les week-ends, des dizaines de fumigènes sont allumés en L1 et en L2. « On n’a pas forcément les moyens suffisants pour lutter contre l’introduction des fumigènes, et les amendes n’ont pas d’effet dis- suasif, explique Olivier Fenneteau, responsable de la sécurité du FC Nantes. Je pense qu’il faut qu’on ouvre le dialogue pour voir de quelle manière on peut solutionner ce problème. » Reste désormais à convaincre la LFP et le ministère des Sports.