Djokovic monte au filet pour l’égalité des revenus
Emmenés par Novak Djokovic, des joueurs poussent pour créer un syndicat indépendant
Pour l’instant, on n’en est encore qu’au stade de la révolte. Mais la rébellion des joueurs du circuit ATP, menée par Novak Djokovic, pourrait déboucher sur une révolution. Le Serbe, président du conseil des joueurs, a invité ses collègues à créer un syndicat, pour défendre la profession. Le « Djoker » a bien fait le travail, en dégotant un avocat venu expliquer aux joueurs qu’avec 7 % des revenus d’un Grand Chelem dans leur poche ils se faisaient enfler par les patrons.
Une réforme en 2019
En novembre, Jonathan Eysseric expliquait qu’un joueur avait besoin de 100000 €, avec un entraîneur pas trop gourmand, pour se payer une année sur le circuit. Pour bien gagner sa vie, tablez sur 250000€. En 2017, seulement 125 joueurs (sur 2 000 pros) ont dépassé ce montant de gains. « Les choses se sont améliorées, reconnaît le Sud-Africain Kevin Anderson, vice-président du conseil des joueurs. Quand vous êtes dans le Top 100, vous gagnez bien votre vie. On aimerait pousser cette proportion au Top 200. » Bernard Giudicelli, le président de la FFT, estime avoir déjà mis les mains dans le cambouis : « A Roland-Garros, on a réduit l’écart, entre celui qui perd au premier tour et le vainqueur, du mieux possible. L’idée, c’est de sécuriser un maximum de joueurs financièrement, en leur assurant 200000 € sur les Grands Chelems. » Pour arriver à leurs fins, les joueurs pourraient-ils faire une grève générale, comme en NBA? « Personne n’a parlé de boycott », assure Djokovic. Il faut dire que, pour monter un syndicat, il faut être plusieurs. Et ça ne semble pas la priorité de Roger Federer et Rafael Nadal. « Les Grands Chelems pourraient payer plus, annonce le Suisse. Mais ce n’est pas le moment d’en parler. » Il faudra attendre un peu avant la révolution. Au moins 2019 et la grande réforme ATP, qui verra le circuit réduire à 750 le nombre de joueurs pros. Une évolution à double tranchant : le statut des meilleurs tennismen sera revalorisé, mais les autres resteront sur le carreau.