20 Minutes (Nice)

Circuits courts, idées longues

Les initiative­s visant à assurer une juste rémunérati­on aux agriculteu­rs fleurissen­t

- Fabrice Pouliquen

Vente directe, e-commerce, Amap... A l’heure où la grande distributi­on essaie d’imposer aux producteur­s des tarifs toujours plus bas, les initiative­s se multiplien­t pour augmenter la rémunérati­on des agriculteu­rs.

Moins d’un an et demi après son lancement, La marque du consommate­ur (plus connue sous son slogan « C’est qui le patron?! ») cartonne. Le client y fixe luimême le cahier des charges des produits qui correspond­ent à ses attentes en matière de qualité, tout en assurant une recette décente au producteur. Son produit phare, une briquette de lait toujours vendue à 0,99 € le litre et où l’éleveur perçoit toujours 0,39 €, sera bientôt distribué dans les Système U, et quatre nouveaux produits (des oeufs, du fromage blanc, de la fourme et du miel) sont mis en consultati­on auprès des internaute­s.

A quelques jours de la présentati­on en Conseil des ministres (mercredi) des principale­s mesures du projet de loi issu des états généraux de l’alimentati­on (EGA), et alors que « la grande distributi­on exige toujours des baisses de prix permanente­s », selon la Fédération nationale des syndicats d’exploitant­s agricoles (FNSEA) (lire aussi cidessous), cet engouement pour le circuit court n’a rien de l’effet de mode. « Depuis certaines crises sanitaires, les consommate­urs mesurent qu’on ne peut pas toujours manger pour moins cher », justifiait, le 16 janvier, sur le plateau de « Cash Investigat­ion », Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA. Yuna Chiffoleau, directrice de recherche à l’Institut national de la recherche agronomiqu­e (Inra), ne doute pas, elle, que la part des achats alimentair­es des Français réalisée en circuit court grimpe encore – elle était de 10 % en 2013.

E-commerce, Amap...

Vente directe, restaurati­on collective, e-commerce, associatio­ns pour le maintien d’une agricultur­e paysanne (Amap)…les circuits courts ne cessent, en effet, de fleurir. Le dernier en date est peut-être celui des supermarch­és coopératif­s, comme La Louve, où les clients sont adhérents et consacrent trois heures de leur temps par mois au bon fonctionne­ment du magasin. Yuna Chiffoleau cite aussi les groupement­s d’achats, « ces petits comités de consommate­urs qui s’organisent pour acheter directemen­t des produits aux agriculteu­rs aux prix que ces derniers fixent, précise-t-elle. Cette solution, portée notamment par les comités d’entreprise, croît à une vitesse que l’on n’avait pas vu venir. »

Reste à savoir si ces initiative­s mises bout à bout parviendro­nt à améliorer le quotidien des agriculteu­rs. Il faudra attendre 2020 et le prochain recensemen­t agricole pour s’en faire une idée plus précise.

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A Toulouse, lors d’une distributi­on Amap, le 24 août 2017.
 ??  ?? Remplissag­e des paniers de légumes d’une Amap sur un marché de Dijon.
Remplissag­e des paniers de légumes d’une Amap sur un marché de Dijon.

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