Accusé de viol, Gérald Darmanin peut compter sur le soutien du gouvernement
Visé par une enquête pour viol, le ministre ne démissionne pas
U n ministre sous pression. Après la réouverture d’une enquête préliminaire sur une accusation de viol visant Gérald Darmanin, révélée samedi par Le Monde, Laurence Sailliet, porte-parole des Républicains, et des militants féministes ont demandé au ministre de l’Action et des Comptes publics de démissionner. Lundi, le gouvernement ne l’entendait pas de cette oreille, Matignon affirmant par exemple à 20 Minutes que « Gérald Darmanin a été d’une totale transparence » sur cette affaire.
« Une enquête préliminaire pour viol est moins grave qu’un délit pour emplois fictifs ? »
Les signataires de la pétition anti-Darmanin
En juin, sur France 2, le Premier ministre Edouard Philippe indiquait qu’« un ministre qui serait mis en examen devrait démissionner ». La règle a été bousculée à deux reprises quelques jours plus tard. D’abord avec Richard Ferrand, alors ministre de la Cohésion des territoires, visé par une enquête préliminaire dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne. Puis avec les MoDem Sylvie Goulard, Marielle de Sarnez et François Bayrou, inquiétés dans une affaire d’emplois fictifs au sein de leur parti. Les militants féministes à l’origine de la pétition anti-Darmanin en font un argument : « Lorsque des membres du gouvernement ont été mis en cause pour des délits comme des emplois fictifs ou des malversations immobilières, ils ont immédiatement été poussés vers la sortie. Etre visé par une enquête préliminaire pour un crime sexuel serait donc moins grave? » « Comparaison n’est pas raison », évacue Matignon. « Ils ont décidé de partir », souligne le porte-parole du gouvernement, Benjamin Griveaux. Lundi, la garde des Sceaux Nicole Belloubet et la secrétaire d’Etat à l’égalité femmes-hommes Marlène Schiappa ont expliqué que Gérald Darmanin pouvait rester en poste, puisqu’il bénéficie comme tout citoyen de la présomption d’innocence et qu’il est visé par une enquête préliminaire, et n’est pas, à ce stade, mis en examen. Ce maintien comporte toutefois un risque, selon le politologue Olivier Rouquan. « L’opinion pourrait ne pas comprendre cette attitude de la part d’un gouvernement qui prétend vouloir être exemplaire vis-à-vis de la lutte contre les violences faites aux femmes. »