Le sexe, c’est complexe
Les Radicaux veulent une meilleure éducation sexuelle à l’école
U n enseignement à géométrie variable. « Aujourd’hui, des cours d’éducation sexuelle ne sont pas dispensés, parfois mal dispensés, sans fil conducteur. Il y a aussi des enseignants qui refusent ou ne font pas de cet enseignement une priorité », déplore Laurence Goldgrab, présidente des Radicaux de gauche, Centre et indépendants. Son groupe dépose, ce mardi au Conseil de Paris, un voeu visant à mettre en place une charte relative à l’éducation à la sexualité dans les établissements scolaires. Ce qui n’est pas toujours respecté, selon différentes études.
Sujet de « préoccupation »
Une enquête auprès de 3 000 établissements scolaires – publics et privés –, menée par le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes, montre que « parmi 12 millions de jeunes scolarisés chaque année, seule une petite minorité bénéficie tout au long de leur scolarité de séances annuelles d’éducation à la sexualité ». Pourtant, selon la loi, « une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d’au moins trois séances annuelles ». Et ce, du CP à la terminale. Cette étude fait également état d’une « approche défensive et moralisatrice de la sexualité, imprégnée de forts stéréotypes de sexe » de certaines associations, qui interviennent dans des écoles. Cela peut « faire obstacle à l’exercice des droits sexuels, notamment l’avortement », notent les Radicaux. Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, dans un rapport publié en novembre 2017, pointe également des failles dans ces enseignements. Des thématiques sont « peu abordées », comme les questions de « l’identité, des orientations et discriminations sexuelles », les « stéréotypes de sexe » et le sujet des « violences faites aux femmes », affirme le Défenseur des droits. Il en a fait un sujet de « préoccupation » et appelle l’Education nationale à « mettre l’accent » sur ces thèmes.