Tous les freins n’ont pas disparu
Elle était censée bousculer les pratiques, et créer plus de concurrence.
Un an après l’entrée en vigueur de la loi Macron sur la mobilité bancaire, permettant aux détenteurs d’un compte de le transférer à tout moment, le bilan est mitigé. « Plus d’un million de demandes ont été traitées par le nouveau dispositif », explique la Fédération bancaire française. Un chiffre loin d’être anecdotique, mais qui ne représente que 1,25 % du total des comptes de paiement ou de dépôts ouverts en France. Cette faible progression du taux de mobilité bancaire montre que, dans les banques, on est encore loin de la révolution provoquée par l’arrivée de Free dans le téléphone mobile, par exemple. Alors que la moyenne européenne tourne autour de 8 % à 10 %, la France possède un taux deux fois plus faible (autour de 3 à 4,5 % par an). Un chiffre paradoxal, alors même que les Français sont très souvent insatisfaits de leur banque. Une enquête menée par l’UFC-Que Choisir en septembre révélait ainsi que 24 % des sondés voulaient changer d’établissement dans l’année. L’écart entre cette volonté affichée de faire jouer la concurrence et la réalité, à savoir un certain immobilisme, tient en partie au fait que la loi Macron impose la gratuité des démarches uniquement pour les comptes courants. Les autres produits (Livret A, PEL, PEA, etc.) peuvent également être transférés, mais en payant des frais plus ou moins élevés. De quoi inciter en effet le client à réfléchir au moment de quitter sa banque.