Des maraîchers en rogne contre les produits italiens
Des maraîchers azuréens en grogne contre leurs concurrents
Elle en a plein la botte. Sophie Gioanni est maraîchère. « Depuis vingt-deux ans », elle vend ses fruits et ses légumes sur les étals de Cagnes-sur-Mer. Mais un « marché à l’italienne » est venu se mettre dans ses pattes. Une fois par mois, la commune (mais aussi Villeneuve-Loubet), organise un marché italien. « On n’est pas sur un pied d’égalité, peste-t-elle. Ce marché nous enlève du monde. Et c’est de la concurrence déloyale : ils n’ont pas les mêmes normes que nous et vendent moins cher. »
Traçabilité et main-d’oeuvre
Le marché italien s’installe un samedi par mois à Cagnes. Une trentaine d’exposants vendent charcuterie, parmesan, vins, verre de Murano... Mais aussi des fruits et légumes. Cinq maraîchers d’Imperia sont au coeur de la discorde. « Je démens la concurrence déloyale, appuie Pierrette Alberici, élue à Cagnes. Les taux de TVA n’ont pas beaucoup d’écart et les maraîchers ne font pas de revente. »
« Qu’ils vendent des panettones et des pâtes, ça ne me pose pas de problème. A l’inverse des fruits et légumes, maintient Michel Dessus, président de la chambre d’agriculture des Alpes-Maritimes. Les producteurs italiens n’ont pas la même traçabilité, fiscalité, coût de la main-d’oeuvre. » Une critique qu’il porte pour d’autres marchés, comme celui de Villeneuve. « A la place de cette polémique inutile, on ferait bien de contrôler aussi ce qui est vendu sur les marchés traditionnels, rétorque le maire Lionnel Luca. Certains s’approvisionnent au MIN et vendent des poivrons espagnols. » Mais c’est une autre polémique...