20 Minutes (Nice)

« Fermer une mosquée, c’est laisser la place aux recruteurs »

- Propos recuellis par Adrien Max

Après la fermeture administra­tive, la menace d’expulsion. El Hadi Doudi,

imam de la mosquée As Sounna (Marseille, 3e), est soupçonné d’avoir tenu des prêches radicaux et d’avoir organisé cinq départs de fidèles vers la zone irako-syrienne. Il s’explique en exclusivit­é pour 20 Minutes.

Que répondez-vous aux accusation­s de la préfecture de police ?

Les renseignem­ents disent que les cinq personnes qui ont quitté la France ont fréquenté la mosquée. Oui, elles sont déjà venues, mais je ne les connaissai­s pas personnell­ement, et elles fréquentai­ent aussi d’autres mosquées. Si jamais, nous, les imams marseillai­s, appelions au départ, beaucoup plus de personnes seraient parties.

Et concernant certains de vos prêches, qualifiés de radicaux ?

On me reproche d’avoir parlé contre les chiites, mais j’ai juste expliqué les différence­s entre eux et les sunnites. Nous avons nous même traduit des prêches contre le terrorisme pour que les fidèles les comprennen­t.

Si vous étiez expulsé, pensez-vous que les djihadiste­s gagneraien­t du terrain à Marseille ?

C’est possible. En fermant les mosquées publiques comme la nôtre, les gens seront plus tentés d’aller sur Internet, où les djihadiste­s recrutent en masse. On leur laissera la place. ■

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On reproche des prêches radicaux à l’imam de la mosquée As Sounna.

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