« Fermer une mosquée, c’est laisser la place aux recruteurs »
Après la fermeture administrative, la menace d’expulsion. El Hadi Doudi,
imam de la mosquée As Sounna (Marseille, 3e), est soupçonné d’avoir tenu des prêches radicaux et d’avoir organisé cinq départs de fidèles vers la zone irako-syrienne. Il s’explique en exclusivité pour 20 Minutes.
Que répondez-vous aux accusations de la préfecture de police ?
Les renseignements disent que les cinq personnes qui ont quitté la France ont fréquenté la mosquée. Oui, elles sont déjà venues, mais je ne les connaissais pas personnellement, et elles fréquentaient aussi d’autres mosquées. Si jamais, nous, les imams marseillais, appelions au départ, beaucoup plus de personnes seraient parties.
Et concernant certains de vos prêches, qualifiés de radicaux ?
On me reproche d’avoir parlé contre les chiites, mais j’ai juste expliqué les différences entre eux et les sunnites. Nous avons nous même traduit des prêches contre le terrorisme pour que les fidèles les comprennent.
Si vous étiez expulsé, pensez-vous que les djihadistes gagneraient du terrain à Marseille ?
C’est possible. En fermant les mosquées publiques comme la nôtre, les gens seront plus tentés d’aller sur Internet, où les djihadistes recrutent en masse. On leur laissera la place. ■